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Arboriculture/Maraîchage
Face aux ravageurs émergents, l’anticipation est une des solutions

Un webinaire organisé par la revue Réussir Fruits et Légumes avec le Sival était organisé mardi 6 décembre sur le thème : “Comment faire face aux ravageurs émergents ?”

Filet insect-proof installé à l’entrée d’un tunnel de fraise. Cette solution technique, combinée à d’autres moyens de lutte, est assez efficace pour lutter contre la Drosophila susukii.
© CDDL

Qu’ils se nomment Drosophila suzukii, Bactrocera dorsalis..., les ravageurs émergents, ou exotiques, mettent les producteurs face à une problématique commune. Ils causent des dégâts considérables sur les  cultures, et ils n’ont pas leur cortège d’auxiliaires pour les réguler. La question n’est pas nouvelle, mais on constate une dynamique particulière depuis plusieurs années, favorisée par une combinaison de facteurs : augmentation des échanges mondiaux, changement climatique, raréfaction des moyens de lutte chimique autorisés.« Depuis 2015, plus de 110 insectes ont été introduits sur le territoire, dont 75 % en secteur ornemental et en zones non agricoles. 15 à 20 %  concernent le maraîchage, et l’arboriculture, avec un impact très important », détaille Sébastien Belis, chargé de mission Surveillance biologique du territoire à la Draaf Nouvelle-Aquitaine. Des ravageurs ré-émergents font aussi leur apparition, comme le bupestre du poirier,  les taupins, le tarsomène du fraisier ou encore la cochenille farineuse...

La lutte biologique par acclimatation« Dans le contexte de changement climatique, on constate une plus grande difficulté à contrôler des ravageurs », ajoute Nicolas Borowiek, de l’Inrae Sophia Antipolis. Face à cette problématique, une méthode semble donner des résultats intéressants : il s’agit de la lutte biologique par acclimatation. Le principe ?  « Partir dans la zone d’origine pour étudier les auxiliaires et en ramener un, le plus efficace », résume Nicolas Borowiek. C’est ainsi que pour lutter contre le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus), un des auxiliaires, le Torymus, a été importé de Chine en 2011 :  « c’est un bel exemple de réussite, poursuit-il. Cela a permis d’atteindre un équilibre dans les zones de production, même si l’objectif n’est pas une éradication du cynips ». Mais le processus est de longue haleine et les résultats ne sont pas immédiats : dans le cas du châtaignier, la population de cynips n’a entamé son déclin que 5 ans après les premiers lâchers d’auxiliaires !Suivant la même démarche, l’Inrae a lancé un programme  pionnier de lutte biologique par acclimatation sur la Drosophila susukii depuis 2015, mais, « pendant ce temps, les producteurs galèrent... », souligne Nicolas Borowiek.  Les auxiliaires ont d’abord été sélectionnés et récupérés dans leur pays d’origine, puis testés en laboratoire, avant qu’ils soient introduits en culture l’année prochaine en ayant obtenu une autorisation d’introduction... Importer des auxiliaires indigènes est évidemment source de craintes et toutes les précautions nécessaires doivent être prises.Des travaux de lutte biologique par anticipation sont même menés aujourd’hui. « L’idée est de disposer des auxiliaires avant  même l’arrivée des ravageurs exotiques, explique le chercheur. Cela a été  fait en Nouvelle Zélande pour anticiper la lutte contre la punaise diabolique, et ça a été très efficace ».

La surveillance, nerf de la guerreAlors en attendant, comment agir ? Un maître mot, la surveillance : « c’est la priorité !, souligne Sébastien Belis. Seule une détection précoce permettra de mettre en œuvre les moyens pour limiter la propagation ». Car de nouveaux ravageurs vont arriver en France, comme la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis), déjà présente en Italie et interceptée à quelques reprises sur notre territoire, ou encore la maladie de Pierce, sur vigne (Xylella fastidiosa fastidiosa), qui sévit en Espagne.Des moyens de lutte se développent aussi comme le voile anti-insectes pour protéger les fraises sous abri, l’application de produits de biocontrôle, la mise en place de mesures prophylactiques (éviter de laisser les fruits en surmaturité dans les parcelles, rapprocher les récoltes....), et, en dernier recours, l’ appel à des dérogations d’AMM de produits phytosanitaires. « Il est nécessaire de combiner les  moyens de lutte  », souligne Cécile Salpin, conseillère en productions légumières à la Chambre d’agriculture Pays de la Loire.S.H.

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