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Viande bovine
« Faire évoluer le système des cotations »

Alain Denieulle, vice-président de la section bovine de la FDSEA, participe, chaque semaine, aux cotations “entrées abattoirs”. Collège acheteurs et collège vendeurs déterminent les prix.

Les membres de la commission de cotation France Agrimer 
composée de représentants des producteurs (dont fait partie Alain Denieulle (photo), des abatteurs, de l’administration 
régionale.
Les membres de la commission de cotation France Agrimer
composée de représentants des producteurs (dont fait partie Alain Denieulle (photo), des abatteurs, de l’administration
régionale.
© AA

Depuis plusieurs semaines, les cotations sont suivies en présence des éleveurs (voir l’Anjou agricole du 8 octobre 2010). En quoi consistent-elles ?
Alain Denieulle : Il s’agit des cotations “entrées abattoir” qui représentent des volumes importants comparativement aux négociations sur les marchés. À cette cotation, siègent deux collèges : les vendeurs (producteurs, groupements, négociants) et les acheteurs (abattoirs privés et coopératifs et les négociants). Il faut savoir que dès lors qu’un abattoir négocie au minimum 10 000 tonnes dans l’année, il est tenu de transmettre à France Agrimer les tarifs pratiqués dans la semaine et dans chaque catégorie. Et c’est l’ensemble de ces éléments qui sert de base pour la cotation de la semaine suivante.

Quelles sont les limites de ce système ?
La cotation offre l’avantage d’être sur des tendances réelles, puisqu’elles sont fixées sur des tarifs transmis chaque semaine. Mais le principal inconvénient de ce genre de cotations, c’est le manque de précisions. Je m’explique. Les cotations prennent en compte sans distinction toutes les vaches, qu’elles soient allaitante, mixte, laitière. Les âges, les poids sont également confondus. Et c’est cette moyenne de prix qui sert de base pour définir une cotation sur laquelle s’appliquent à nouveau des variations, soit, le cas échéant, deux fois des moins-values.

Vous demandez que le système évolue ?
Oui. Il faut qu’à l’avenir, les poids, les âges et les races soient dissociés car une moyenne n’a aucune réalité économique et tire l’ensemble vers le bas. Nous demandons aussi que les tarifs soient communiqués dans la région où sont produits les animaux et non là où ils sont abattus. C’est pour cela que nous souhaitons aussi une organisation par bassins de production. Il faut toute la transparence dans la transmission des tarifs.

Où en est-on du suivi des cotations par les éleveurs ?
La cotation du mardi matin est basée sur les tarifs de la semaine précédente. Donc, quand les tarifs n’ont pas augmenté, la cotation ne bouge pas. Et inversement. Ainsi, pour la cotation du 23 novembre, on sait que la semaine précédente, les opérateurs avaient payé entre + 3 centimes et + 5 centimes sur les vaches allaitantes et + 2 centimes sur les laitières. Il y a donc eu une hausse le 23.

Vous êtes plutôt confiant de la tournure des événements ?
Le rapport de force est très important entre les éleveurs, les abatteurs et la distribution. Le ministre de l’Agriculture est très attentif à l’évolution de ce dossier, car il n’y a plus de finances pour soutenir la production. Donc c’est au marché de réagir et dans le sens de la hausse puisqu’il est porteur. On sait très bien que tous les clignotants sont au vert.

Vous resterez vigilant ?
Oui, l’action n’est pas éteinte. On reste en veille et c’est précisément l’objet du suivi de ces cotations en présence des éleveurs et des discussions qui se poursuivent au niveau national.
Nous serons également intraitables sur le sujet de la machine à classer, un autre élément d’importance pour faire remonter les prix (voir ci-dessous). Les éleveurs ont besoin d’oxygène. Très vite. Cela n’est possible que par la remontée des prix.

Propos recueillis
par Martine Leroy-Rambaud

Les détails de l’accord signé en interprofession

Au-delà DE LA RÉVISION de la grille de prix, pour atteindre, à terme, l’objectif fixé de 50 à 60 centimes/kg, d’autres avancées significatives ont été avalisées au sein de l’interprofession bovine Interbev, le 10 novembre.


Généralisation des machines à classer
Les tests sur les machines en place et les commandes de machines
supplémentaires devront être réalisés avant la fin 2010 par tous les abattoirs de plus de 3 000 tonnes. Le non respect des règles de PCM peut se traduire par une confiscation de 50 à 70 euros aux producteurs par animal.

Refonte des cotations
L’ensemble des acteurs de la filière disposera des indicateurs de prix fiables, représentatifs et non manipulables.

Renforcement de l’export
Actions pour les animaux vif et les viandes. Le ministre de l’Agriculture s’est engagé à lever toutes les lourdeurs
administratives et freins réglementaires qui ralentissent les circuits de sortie du territoire des animaux et des viandes selon les destinations.

Soutien à la consommation
Valorisation des races à viande et en particulier les femelles. Une enveloppe de un million d’euros a été débloquée pour promouvoir les races à viande dans les circuits de la grande distribution. Parallèlement, le ministre de l’Agriculture s’est engagé à modifier les règles relatives aux appels d’offre publics pour favoriser l’approvisionnement de proximité par la restauration collective (29 % de la consommation de viande bovine en France soit 420 000 tonnes).

Mise EN place de contrat-type
Projet de contrat-type de contractualisation dans lequel figurera un ensemble d’indicateurs de tendance de marché et de coûts de production.

Distorsions de concurrence
Une note sera adressée au ministre de l’Agriculture par le médiateur, Loïc Gouëllo sur les actions à mettre en œuvre pour les corriger.

ACTUAGRI

Machine à classer

En septembre 2010, l’accord interprofessionnel sur la pesée-classement-marquage était signé. Il actait l’équipement des sites
d’abattage de plus de 3 000 tonnes en machines à classer d’ici fin juin 2012. Le blocage des abattoirs et l’accord interprofessionel qui s’en est suivi (voir ci-contre et L’Anjou agricole du 12 novembre 2010) a quelque peu accéléré le mouvement. C’est d’ici fin 2010 que les tests devront être réalisés et que les entreprises devront s’être engagées à s’équiper. Tous les sites ne le sont pas. Actuellement une seule machine est opérationnelle : la Normaclass. Deux autres machines, une danoise et une allemande, sont en cours de validation.
Les avantages de la PCM que la profession réclame depuis longtemps : d’abord, une estimation similaire de l’ensemble des carcasses, quel que soit le lieu d’abattage. Ensuite une meilleure rémunération de l’éleveur puisque les modalités d’évaluation seront normalisées. Ainsi, le gain sur la détermination du poids, la classification et la présentation des carcasses est-il estimé à 4 %, soit 70 euros de plus en moyenne par vache.

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