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Légumes
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges

La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des producteurs.

Guillaume Thomas a terminé de butter ses asperges le 25 mars. Soit "un mois plus tard qu'en 2023", mais avec 15 jours de retard sur la moyenne. Une opération indispensable à la conservation de la couleur blanche des turions. Producteur d'asperges sur deux sites (aux Rosiers-sur-Loire et à Saint-Mathurin-sur-Loire) depuis 19 ans, il a démarré sa saison avec sa parcelle sous serre, qui ne représente qu'une petite partie de sa surface de 16 ha. "Cela me permet de jouer sur la précocité et d'être parmi les premiers à livrer la coopérative", explique-t-il. Adhérent de Fleuron d'Anjou, Guillaume Thomas apprécie "la stabilité de revenu" que lui permet cette production. Mais il en reconnaît la difficulté technique. Même avec son expérience, il n'arrive pas à prévoir le pic de production, information bien utile pour la gestion des volumes par la coopérative. C'est pourquoi Asperges de France, l'association d'organisations de producteurs dont fait partie Fleuron d'Anjou, soutient le projet de thèse d'Adèle Sahut sur une modélisation du cycle de l'asperge, avec l'Inrae.

Fidéliser les salariés

L'asperge requiert beaucoup de main-d'œuvre, et pas seulement pendant les 50 jours de récolte. "Je peux avoir jusqu'à 25 saisonniers au pic de production, indique Guillaume Thomas. Car il faut passer tous les deux jours, voire tous les jours dans les champs quand la chaleur favorise la pousse: pas question de s'arrêter même si c'est un jour férié". Un travail dur physiquement mais le producteur, qui emploie un salarié permanent, sait fidéliser son personnel. "J'ai choisi de produire des légumes (rhubarbe, navet, échalote, potimarron) et des semences qui me permettent d'avoir besoin de saisonniers de février à octobre sur mon exploitation de 60 ha, souligne-t-il. Et je sais  les récompenser". Le producteur a par exemple investi dans plusieurs machines d'assistance à la récolte qui soulèvent la bâche de la butte au passage des cueilleurs.

Engagement sur le long terme

Parmi les 50 producteurs de légumes de Fleuron d'Anjou, 25 font de l'asperge. "Nous produisons aujourd'hui 700 T (dont 600 T de blanches) sur 250 ha, commente Baptiste Richard, responsable technique et développement de la coopérative. Notre objectif à 5 ans est d'en produire 1 000 T". Une ambition nécessaire "pour être représentatif sur les marchés". Mais qui demande de recruter des producteurs et d'accompagner la transmission des ateliers existants. Une journée technique, ouverte à tous les producteurs, est d'ailleurs programmée le 22 mai. "L'important est de bien identifier le profil dès le départ, reconnaît Baptiste Durand. Car créer un atelier d'asperges est un  engagement sur le long terme. Cela demande un investissement important pour l'implantation (12 000 €/ha en conventionnel pour les griffes), en matériel (30 000 € pour une butteuse, 25 000 € pour le coupeur-laveur, 3 000 € de bâches,...), et requiert l'irrigation,...Mais un atelier d'asperges apporte une rémunération à la semaine et une pérennité pour l'exploitation grâce à notre force de vente structurée". En outre, la coopérative apporte des aides via le programme opérationnel FranceAgrimer pour le matériel et les griffes.

Commerce en flux tendu

Parmi les 5 gammes de légumes commercialisés par Fleuron d'Anjou, l'asperge est celui qui mobilise le plus le personnel de la station d'Allonnes. "Pendant les 8 semaines de la saison, nous passons de 20  à 80 opérateurs en pic de production, fin avril, précise Brahim El Hasnaoui, directeur commercial. Et nous avons 5 lignes de préparation (lavage, coupe, calibrage), dont une pour l'asperge verte, qui peuvent être utilisées". Construits en amont de la saison, les débouchés sont principalement le réseau de la grande distribution et les grossistes. Si les restaurateurs sont friands de la catégorie 2, le cœur de marché reste le calibre 16/22 de la catégorie 1. Mais Fleuron d'Anjou s'adapte aux demandes de ses clients et dispose d'un grand nombre de références (vrac, bottes). Le prix, très haut en début de saison, baisse pour atteindre 5 €/kg.  "La consommation d'asperges est traditionnellement très dépendante des jours festifs, rappelle Brahim El Hasnaoui. Mais nous essayons de casser cette habitude auprès de nos clients pour livrer nos asperges jusqu'à la fin de la saison". Légume primeur non stockable, l'asperge est commercialisée en flux tendu, en fonction de la production. "C'est un jeu d'équilibre entre l'offre et la demande, admet le directeur commercial. Mais dans lequel le produit prime toujours".

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