Horticulture
Froger Fleurs veut promouvoir l’achat local de fleurs coupées
Le Conseil général, l’entreprise Froger Fleurs, de Sainte-Gemmes-sur-Loire, et des fleuristes, ont lancé, lundi, le nouveau signe de reconnaissance “Produit d’Anjou”.
“Produit d’Anjou”,
déclinaison du logo du Conseil
général “l’Avenir pousse en Anjou”, sera visible chez les fleuristes
partenaires.
Notre filière n’est pas aussi florissante qu’il y paraît. Les importations massives des Pays-Bas et d’Afrique ont fragilisé notre profession”. Guillaume Froger, co-gérant de l’entreprise Froger Fleurs, en est convaincu : seul un partenariat “responsable” entre les producteurs, les fleuristes et les consommateurs pourra pérenniser la production de fleurs coupées locale et les emplois qui y sont liés. Froger Fleurs, c’est 50 ETP, plus des saisonniers lors des pics de consommation comme la Fête des mères, la Saint Valentin....
“Aujourd’hui, le consommateur ignore la provenance des produits. Lorsque des fleurs sont produites en Anjou, disons-le et valorisons l’acte d’achat”, estime Guillaume Froger. Son entreprise horticole, qu’il gère avec sa sœur, Emmanuelle, multiplie les initiatives pour valoriser la production de fleurs des bords de la Loire. Elle a lancé un site internet de vente de bouquets, www.lilasroseboutique.com, qui connaît un succès grandissant. “Des internautes de la région ont commencé à nous demander où trouver nos fleurs en Anjou, et nous est alors venue l’idée de mettre en valeur l’origine locale chez des fleuristes avec qui nous travaillons depuis des années”, raconte l’horticulteur. Guillaume et Emmanuelle Froger ont de-mandé au Conseil général de soutenir leur idée avec un visuel. Ils ont rejoint, là, la volonté du Conseil général de faire émerger une marque locale, qui génère des emplois locaux, à l’instar de l’estampille très connue “Produit en Bretagne”. C’est ainsi qu’est né “Produit d’Anjou”.
Saisonnalité, relocalisation, respect de l’environnement
“Il n’y a pas de produit plus emblématique que la fleurpour le lancement de “Produit d’Anjou”, a souligné Christophe Béchu président du Conseil général, lundi chez Froger Fleurs. Le végétal spécialisé est l’étendard de notre territoire, reconnu sur le plan national et international”. Dès cette se-maine, 27 fleuristes principalement de Maine-et-Loire mais aussi de Mayenne, apposeront les visuels “Produit d’Anjou” dans leurs magasins. Chaque mois, le ”bouquet du fleuriste”, composé de fleurs de saison en promotion et à prix unique, sera proposé chez tous les commerçants partenaires, et sera disponible par correspondance via le site internet. Les fleuristes sélectionnés “partagent les mêmes valeurs de respect de la saisonnalité, de relocalisation de la production en France tout en préservant l'environnement”, souligne Guillaume Froger.
Bientôt d’autres produits mis en valeur
Pour l’instant, ce signe de reconnaissance ne concerne donc que la fleur coupée, qui expérimente le concept en avant-première, mais il est prévu d’en étendre la diffusion, en concertation avec la Chambre d’agriculture, la CCI et la Chambre des métiers. “Un comité d’agrément va être mis en place pour proposer ce label à d’autres productions, a précisé Christophe Béchu. Je pense par exemple au maraîchage ou aux produits d’élevage”. La liste sera sans doute longue des produits, alimentaires ou non, susceptibles d’être mis en avant.
S.H.
Agenda
Salon du végétal 2012, du 21 au 23 février, au Parc des expositions d’Angers.
Froger Fleurs
L’entreprise familiale se diversifie pour continuer à exister
Spécialiste de la fleur coupée depuis trois générations, Froger Fleurs est une des rares entreprises angevines, dans un marché mondialisé, à avoir résisté à la diminution constante du nombre de professionnels en France.
“Il y avait cent producteurs en Anjou du temps de mon grand père, résume Guillaume Froger, aujourd’hui nous sommes dix, grand maximum”. Les entreprises ont de plus en plus de mal à se maintenir : coûts de production pénalisants, difficultés à trouver des candidats à la reprise, baisse ou stagnation des prix de vente et surtout, forte concurrence internationale. En Europe, ce sont les Pays-Bas, plaque tournante pour les produits hollandais, mais aussi des pays tiers comme le Kenya, qui font les prix. À cela s’est ajoutée une faiblesse structurelle de l’organisation française. Résultat, au milieu de cette décennie, la France importait 25 fois plus de fleurs coupées qu’elle n’en exportait (source Oniflhor).
Pour tenir, Froger Fleurs a misé sur la diversité de la gamme, alors que la tendance est plutôt à la spécialisation dans la profession : “Nous proposons une quarantaine de types de fleurs, dont quinze variétés principales”, détaille Emmanuelle Froger.
Des fleurs produites toute l’année, sur douze hectares, dont une partie en serre. Cette caractéristique lui a permis de maintenir un nombre important d’emplois. Elle a aussi choisi, en matière de commercialisation, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. “C’est grâce à cette diversification des modes de distribution que nous sommes encore là”, assure Emmanuelle Froger. L’entreprise vend aux grossistes, aux jardineries, aux fleuristes, à la GMS. Son chiffre d’affaires s’élève à 6 millions d’euros.