Aviculture
Hausse des charges : répercussion sur la filière
Obtenir une hausse de la part de l’aval est indispensable pour l’avenir.
Les prix payés aux éleveurs sont jusqu’à ce jour maintenus mais les trésoreries des organisations de production sont dégradées, la grande distribution n’ayant accepté de répercuter que partiellement la hausse du coût de production.
Au niveau de l’élevage, la charge de l’alimentation animale est la plus importante avec près de 60 à 70 % du prix de revient sortie élevage. À cela s’ajoutent les autres charges variables qui ont, elles aussi, progressé : énergie, produits vétérinaires, main-d’œuvre… À l’heure actuelle, seule la hausse du prix de l’aliment est totalement répercutée dans le prix payé à l’éleveur.
S’unir contre l’hégémonie de la grande distribution
Pour maintenir la filière avicole française et tous ses emplois, il est impératif que les produits avicoles soient rémunérés à leur juste valeur.
Depuis septembre 2010, les sections avicoles des FDSEA- FNSEA des Pays de la Loire ont mené des actions envers la grande distribution afin d’aider les entreprises à obtenir des hausses pour compenser l’augmentation des coûts de production. Le résultat à été positif, les entreprises avicoles ayant réussi à obtenir unerevalorisation de leurs tarifs de 8 à 10 %, mais il manque encore 5 à 7 % pour vraiment couvrir la totalité de l’augmentation des charges.
Ce différentiel amène les responsables avicoles de la FRSEA des Pays de la Loire à augmenter leur vigilance vis-à-vis du prix payé aux producteurs. En effet, ce manque à gagner pourrait conduire les entreprises à revoir les contrats à la baisse.
Ce scénario est inconcevable pour les éleveurs. Les rotations en élevage sont rapides, ce qui démontre un réel besoin de matière première. De plus, depuis quelques années, les entreprises encouragent les aviculteurs à investir dans les bâtiments pour être plus compétitifs mais également, pour faciliter la reprise par de nouveaux éleveurs.
En baissant le prix payé aux éleveurs, c’est toute cette dynamique qui va être stoppée. De plus, ce n’est pas le maillon production qui dégage le plus de valeur ajoutée.
“La CFA réfléchit avec la FNSEA à un système d’indexation des prix sur celui de l’aliment. Par ce type d’outil, il est possible de lisser les effets liés aux fluctuations de marché mais également, le prix du produit fini au coût de production. Au lieu de jouer solo, unissons nos forces. C’est toute une filière qui est prise en otage. De nouvelles actions syndicales pourraient être menées prochainement pour obtenir, une bonne fois pour toute, le juste retour tant réclamé sur nos produits”, déclare Isabelle Leballeur, secrétaire générale de la CFA et présidente de la section avicole de la Sarthe.
Céline Joly