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Il faut sauver l’élevage des Pays de la Loire
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Table ronde avec le préfet de Région, des représentants des producteurs, des distributeurs et des transformateurs.
À la demande de la FRSEA et de Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire, une table ronde sous l’égide du Préfet de Région, s’est tenue le 2 avril, en présence des représentants des producteurs, des distributeurs et des transformateurs.
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Ils étaient tous là : tous les distributeurs de la région, Leclerc, Auchan, Carrefour, Système U ; mais aussi les transformateurs des différentes filières laitière, viande bovine, porcine ou avicole. Pour Joël Limouzin, président de la FRSEA, c’est un premier succès : “La FRSEA et Jeunes agriculteurs ont demandé au préfet d’organiser cette table ronde ; mais nous craignions que les distributeurs ne viennent pas. Ils sont venus et le climat global était à l’écoute. Tout le monde a partagé le constat qu’il y avait un vrai problème pour l’élevage, quelle que soit la production. Les indicateurs montrant l’envolée des coûts de production pour les éleveurs et la baisse des prix payés aux éleveurs n’ont été contestés par personne. C’est déjà un premier résultat positif”. Autre résultat : certains distributeurs ont affirmé qu’il y aurait des hausses pour certains produits, en lait notamment, à condition que les hausses consenties reviennent aux producteurs. Deux propositions constructives ont été évoquées et seront transmises au ministère pour expertise. La première consiste à rendre obligatoires les renégociations prévues dans le cadre des accords du 3 mai 2011. Ces accords, volontaires jusqu’à présent, prévoyaient des rendez-vous de renégociations, production par production, entre les entreprises de transformations des produits agricoles et les distributeurs, en cas de grande variation des coûts de production chez les éleveurs. “Il faut que la loi impose ces renégociations, sur la base des indicateurs de charges que personne ne conteste”, reprend Joël Limouzin. Le deuxième mécanisme est proposé par le représentant de Système U : “le problème, c’est la concurrence entre les enseignes de distribution. Pour nous mettre tous à égalité, nous proposons, en cas de hausse des coûts de production des éleveurs, d’appliquer un pourcentage obligatoire de hausse pour les produits agricoles, pourcentage qui s’appliquerait en pied de facture. Ainsi, l’éleveur toucherait plus et on arrêterait de se renvoyer la balle entre nous”. Banco, disent les producteurs.Les représentants de la Frsea et de JA insistent aussi sur une autre dimension : la valorisation des produits français : “les consommateurs sont prêts à acheter en priorité les produits français, à condition que l’étiquetage soit clair et la mise en rayon avenante. Il faut que l’étiquetage d’origine figure également sur les produits transformés. Mais il faut aussi que les mairies, Conseils généraux et Conseil régional soient cohérents et imposent l’utilisation de la viande française dans les restaurants collectifs”. Cette proposition est poussée également par Gilles Huttepain, directeur du volailler LDC. Jacques Lemaitre, représentant la Chambre régionale d’agriculture, propose d’aller plus loin en réfléchissant à un visuel unique “origine France” quelle que soit la production, facilement reconnaissable par le consommateur.
Jean-Paul Goutines - FRSEA
Jean-Paul Goutines - FRSEA