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Parthenaise
Ils ont repris un élevage  à fort potentiel génétique 

À Saint-Lézin, Émilie Ergand a repris fin 2020 le cheptel de l'éleveur-sélectionneur Loïc Bossoreille. Le cédant et la jeune agricultrice continuent à se côtoyer aujourd'hui.

En reprenant le cheptel, Emilie Ergand a modifié le système d’élevage en profondeur : les vaches parthenaises pâturent 9 mois sur 12 à présent.
© AA

"Tout est parti de 3 bottes de foin, c'est comme cela qu'on s'est rencontrés !", aime à raconter Loïc Bossoreille. En 2016, l'éleveur  bovin dépanne en foin Emilie Ergand, jeune éleveuse de chevaux, dont le fournisseur habituel vient de prendre sa retraite... L'éleveuse, qui est aussi, en parallèle, inséminatrice bovin et équin, vient un jour aider Loïc sur une bête et découvre son cheptel de parthenaises. "C'était un troupeau de “dingue”, avec un très beau potentiel génétique, il était dans les 10 % meilleurs de la race". À cette période, l'éleveur ne songe pas encore vraiment à sa retraite ni à une reprise éventuelle. Mais Emilie pense, elle, tout de suite, au devenir du cheptel : "ça a fait tilt, je me suis dit qu'il ne fallait pas que ses vingt années de sélection génétique disparaissent !". 

Ilus, champion 
des  vêlages faciles 

Loïc Bossoreille a introduit les premières parthenaises en 1995, avec son frère Serge, acheteur en bovins. Il a constitué son troupeau en cherchant constamment à "améliorer la génétique", en achetant au maximum des animaux inscrits.  L'éleveur a participé chaque année au Festi'élevage de Chemillé depuis 2004, et est même monté deux fois à Paris au Salon de l'agriculture. En 2012, il y présentait son taureau Costaud, surnommé “Coco”. Aujourd'hui, la génétique de son élevage se vend et s'exporte bien au-delà du berceau de la race et de la France, principalement en Belgique, en Irlande et maintenant en République Tchèque. Une des fiertés de l'élevage, le taureau Ilus, surnommé “Lulu”, a été vendu pendant deux années à Innoval (où 80 000 doses ont été prélevées), avant de revenir sur l'élevage. Taureau à génisses, il est aujourd'hui encore en tête de liste du catalogue 2023-2024 d'Innoval. Il se distingue par un index de facilité de naissance de 114, des index de synthèse au sevrage et de synthèse de valeur maternelle de 117. "Avec ce taureau chef de race, le potentiel de l'élevage a encore évolué, souligne Emilie Ergand. Un taureau facile, gentil, sur lequel on pouvait faire des prises de sang au champ !".

Partage de valeurs communes 

Entre l'éleveuse-sélectionneuse de chevaux et l'éleveur-sélectionneur de bovins, le courant est très vite passé : "on s'est retrouvés sur des valeurs communes", résume Emilie Ergand. La jeune femme a repris le cheptel en novembre 2020. "Je ne voulais pas avoir à choisir entre les chevaux et les vaches, alors j'ai décidé d'élever les deux !".  Alors que son élevage équin n'était assis que sur 9 ha, la reprise de la ferme de Loïc Bossoreille lui a permis d'exploiter davantage de terres afin de s'assurer une autonomie fourragère. Pour mener son projet, il lui fallait un associé : c'est son mari, Arnaud Ergand, alors en fin de congé parental, qui est venu la rejoindre. "Je me définis comme mari d'agricultrice", insiste ce dernier. Il a en charge, essentiellement, les cultures, la mécanique, le nourrissage des animaux. 

Transition vers un élevage 100 % herbe

Emilie et Arnaud Ergand s'attachent à entretenir et améliorer le niveau génétique de l'élevage.  Récemment, un des fils d'Ilus a été acquis par Innoval. Le couple d'éleveurs a modifié en profondeur le système : passage au 100 % herbe, avec un mélange de triticale-pois en effet booster en début de lactation et en finition. Le cheptel a été réduit, pour s'établir autour de 38-40 vêlages, groupés en début d'année. Dans leur sélection, ils recherchent particulièrement "du lait de la finesse d'os". Les veaux sont mis sous la mère : "nous gérons nos mères comme des laitières. Nous leur faisons produire du lait 11 mois durant, et nous obtenons des GMQ intéressants", souligne Emilie Ergand. Une partie des vaches sont commercialisées au rayon boucherie du Leclerc de Chemillé-en-Anjou. Et beaucoup d'animaux, partent, de fait, dans le circuit de production chez d'autres éleveurs. 

Pour Emilie et Arnaud, tous deux non issus du milieu agricole, la période de tuilage avec Loïc Bossoreille a permis de bien s'imprégner des spécificités de la ferme. Et maintenant qu'il a vraiment levé le pied, le cédant n'est jamais très loin pour un coup de main ou répondre à une question: "il est l'histoire du lieu et du troupeau, c'est très précieux !", apprécient-ils.

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