Caprins
“Installer en chèvres : oui, mais avec prudence et réalisme”
Le président de la Fnec a évoqué, avec l’Union caprine, le dossier du prix du lait et l’avenir de la production française.
“Je crois en l’avenir de la filière. Même si elle traverse une crise importante, des éleveurs gagnent bien leur vie.Quant aux jeunes qui veulent aujourd’hui s’installer, je leur conseille de prendre deux fois plutôt qu’une la calculette”. Invité de l’assemblée générale de l’Union caprine, le 25 juin, le président de la Fnec Jacky Salingarde espère voir la production perdurer, grâce à de nouvelles vocations, alors que la collecte nationale est désormais maîtrisée, les surstocks étant résorbés. En Maine-et-Loire, des dossiers d’installation sont d’ailleurs en attente.Mais le responsable national invite les plus jeunes “à la prudence et au réalisme”.La priorité, c’est que les “producteurs puissent vivre de leur métier”, avec un revenu et des conditions de travail acceptables. Et des surfaces suffisantes.“S’il y a une chose que l’on doit retenir de la crise caprine, c’est bien que l’autonomie doit devenir une priorité. Ceux qui passent la crise aujourd’hui le mieux, sont ceux qui produisent sur la ferme”.
À plus court terme, la question du prix du lait était évidemment dans tous les esprits. L’urgence est aujourd’hui que “le prix du lait remonte”, pour faire face à l’augmentation sans précédent des coûts de production.Le médiateur recommande une hausse du prix au producteur de 60 euros/1 000 litres, au-delà des hausses déjà appliquées par les entreprises en début d’année.Pour Jacky Salingarde, “l’objectif est qu’en 2014, le prix de base soit payé 80 euros plus cher aux producteurs qu’en 2012”.Que le prix soit plus élevé est une chose, encore faut-il qu’il soit véritablement”rémunérateur”, souligne Jacky Salingarde.Et dans ce domaine, un travail important est encore à réaliser sur les coûts de revient, a ajouté Raphaël Brunet, de l’Union caprine. L’éleveur relève aussi l’ampleur des écarts de prix entre élevages : “Chez Ucal, en fonction de la qualité du lait, cela varie entre 550 à 650 euros aux 1 000 litres”.En terme de qualité du lait, l’autre sujet sur le feu pour la Fnec est celui de l’accord “cellules”.À partir de début juillet, la fédération doit renégocier l’ensemble des critères de paiement du prix du lait.“Les producteurs prennent de plein fouet l’impact de la nouvelle grille cellules”, a dénoncé François Poirier, président de l’UC.