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La Divine : des cordes aux mille usages

A Maulévrier, Ludivine Desaivre exerce le métier rare de fabricante de cordes artisanales. Ses principaux clients sont des éleveurs, mais pas que.

Ludivine Desaivre avait son stand, pour la première fois, à Festi’élevage, début septembre.
© AA

Ludivine Desaivre est tombée dans les cordes un peu par hasard, il y a 5 ans. « Mon père, qui était éleveur de bovins, a un jour reçu son marchand de bêtes qui râlait, car la fabricante locale de cordes allait partir en retraite, raconte la jeune femme. Mon père m’a demandé si je ne voulais pas reprendre cette activité ». Ludivine Desaivre est allée rencontrer sa prédécesseure, Roselyne Coutant, qui exerçait le métier depuis 31 ans à Réaumur, en Vendée. « A cette période, j’étais sans emploi, je recherchais une activité atypique, plutôt indépendante et je voulais travailler de mes mains. J’ai fait un essai, et j’ai adoré ! J’ai eu envie tout de suite de faire perdurer ce savoir-faire particulier ». La jeune entrepreneuse a donc racheté le matériel de fabrication des cordes et le carnet de clientèle. Elle s’est formée auprès de sa prédécesseure en quelques mois seulement et a démarré la fabrication dès son départ en retraite, en mai 2018. Ludivine Desaivre travaille dans le sous-sol de sa maison, qu’elle a aménagé en atelier. Elle fournit en cordages des magasins de distribution (comme Espace Emeraude) et fabrique également des cordes en direct pour des éleveurs et les particuliers. « La base de travail reste toujours la même. A partir de là, je peux tout faire sur-mesure : des cordes de la longueur et de la couleur que le client souhaite, avec ou sans anneaux. Je fais aussi des licols, des longes de vêlage pour la contention ».

« Dans les concours, je regarde les vaches mais j’ai aussi toujours l’œil sur les cordes ! »

La grande majorité des cordes sont aujourd’hui fabriquées en polypropylène, c’est-à-dire en plastique, matière qui offre une plus grande résistance que les fibres naturelles. « Je fais de moins de moins chanvre, par exemple. Je mets plutôt en avant la corde en imitation chanvre, à base de polypropylène, qui se dégrade moins vite que le chanvre ». Elle en propose tout de même à ses clients, ainsi que du coton : « le coton peut être une belle matière pour mener les animaux dans les concours par exemple. »Ayant grandi dans une famille d’éleveurs, Ludivine Desaivre se sent à l’aise dans le milieu agricole. Elle est présente dans différentes foires et événements (Bressuire, Parthenay, Tech Elevage...) et a exposé pour la première fois cette année à Festi’élevage à Chemillé-en-Anjou. « J’aime l’ambiance des foires, confie-t-elle. Je regarde les vaches mais j’ai aussi toujours l’œil sur les cordes ! ». Depuis son installation, les foires lui ont permis de dénicher de nouveaux marchés, et de bien développer son activité. Activité qui n’a d’ailleurs aucunement pâti de la crise Covid : « confinement ou pas, j’ai toujours beaucoup bossé. Je n’ai jamais été ni en rupture de matière première, ni de clientèle. La demande est toujours là ».   Pour diversifier ses débouchés, Ludivine Desaivre travaille aussi comme sous-traitante, notamment pour la société angevine Courant, spécialisée dans les cordes et équipements de sécurité pour les travaux en hauteur : « je réalise les épissures à la main, cela nécessite 20 minutes de travail par épissure, une tâche qui demande une très grande rigueur », explique-t-elle.La Corderie La Divine n’est pas cantonnée aux cordages de travail. Elle propose aussi, pour des particuliers, des aménagements à la demande, que ce soit pour une rampe d’escalier en cordes, un garde-corps pour une mezzanine, et divers éléments de décoration. Elle a également installé cette année une shimenawa, corde sacrée japonaise, au Parc Oriental de Maulévrier. C’est ce qui s’appelle avoir plusieurs cordes à son arc.S.H.

 

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