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A la Ferme du Moulin à cuivre, Robert Girard est agriculteur et meunier
Agriculteur à Distré, Robert Girard se lance dans la production de farines et d’huiles pour valoriser une partie de sa production, sous la marque “La Ferme du Moulin à cuivre”. Une manière de recréer
un lien distendu avec le consommateur.
Agriculteur à Distré, Robert Girard se lance dans la production de farines et d’huiles pour valoriser une partie de sa production, sous la marque “La Ferme du Moulin à cuivre”. Une manière de recréer
un lien distendu avec le consommateur.
La Ferme du Moulin à cuivre vient d’entrer officiellement dans le réseau Bienvenue à la ferme. Cela marque une étape importante pour cette exploitation saumuroise qui a décidé de se diversifier. L’exploitant, Robert Girard, n’est pas issu du milieu agricole. Il s’est installé sur 80 ha, une dimension plutôt modeste aujourd’hui. « Quand je me suis installé, nous étions 18 agriculteurs sur la commune. Nous sommes 6 aujourd’hui. Les exploitations s’agrandissent », constate-t-il. Ceci l’amène à réfléchir à des valorisations différentes de sa production. « Je raisonne en termes de marge et pas uniquement en termes de rendement », souligne l’agriculteur. Depuis 2008, il s’est engagé dans la voie de l’agriculture de conservation des sols. Celle-ci lui semble, avec le recul, « non la meilleure du monde », mais une des plus pertinentes pour obtenir un système « résilient », et pour répondre aux différents enjeux climatiques, environnementaux, économiques qui dépassent d’ailleurs largement le cadre de sa ferme et de son territoire. Il est également membre du réseau Arbre et s’apprête à planter 400 m de haies cet automne et 600 m l’an prochain.
De la farine de blé, de maïs, de sarrasin...
Production, stockage, vente et maintenant transformation : Robert Girard tient à garder le plus possible la main sur l’ensemble du processus. « Je prends le temps de bien analyser ce que j’ai. Je retravaille les grains, je fais des mélanges pour être aux normes. Je ne cherche pas à spéculer, mais à accompagner le marché tout au long de la saison. Depuis 10 ans, je vends à des négociants et des courtiers et je suis toujours, finalement, dans le 1/3 supérieur de la rémunération », explique-t-il. En 2008, il s’est équipé d’une unité de stockage, 4 cellules de 110 t, et y ajoute aujourd’hui des petits boisseaux de 10 t pour les grains destinés à la farine. Pour le séchage, il a une unité en commun avec un collègue agriculteur. Tous ces outils lui ont permis de franchir plus aisément le pas de la transformation. « Pour le blé, par exemple, il faut que le grain soit conservé au minimum 3 à 5 mois avant d’être écrasé ». Depuis juin, dès qu’il a reçu son moulin de fabrication autrichienne, il a commencé ses farines : du blé tendre en T80, T110 et T150, du maïs, du sarrasin. La transformation est aussi un moyen de valoriser un certain nombre de cultures qui entrent dans la rotation, qui est l’un des 3 piliers de l’agriculture de conservation des sols avec la couverture permanente des sols et leur non travail.
L’agriculteur envisage de transformer en farine entre 5 et 10 % de sa production, et d’élargir sa gamme avec pourquoi pas, de l’épeautre, du seigle, des blés anciens... Il commercialise la farine auprès d’épiceries spécialisées, de boulangeries, il compte démarcher des restaurants scolaires, des crêperies et pizzerias. Les farines sont aussi vendues à la ferme en direct le mercredi après-midi, de 14 h à 18 h.
Il vient de s’équiper d’une presse et d’ici peu, il va pouvoir proposer des huiles : huiles de colza et tournesol pour l’alimentation humaine, et huile de lin pour l’entretien des bois et des carrelages. Les tourteaux seront également valorisés.
S.H.