La filière du veau toujours dans la tourmente
Avec les mesures de confinement, la consommation de viande de veau a baissé. Résultat : le cours du veau a chuté. Les veaux restent dans les élevages et les vides sanitaires s’allongent...
Avec les mesures de confinement, la consommation de viande de veau a baissé. Résultat : le cours du veau a chuté. Les veaux restent dans les élevages et les vides sanitaires s’allongent...
« La filière veau de boucherie est à la recherche de solutions pour sortir de la crise », explique le directeur d’Interbev Pays de la Loire, Philippe Tessereau. Avec les mesures de confinement et l’arrêt de la restauration hors domicile, la consommation de viande de veau a chuté. « Le report ne s’est pas fait intégralement dans les secteurs de la distribution. » Pour atténuer les effets de la crise, du 14 au 24 avril, la section veau d’Interbev avait mis en place une campagne de promotion pour inciter à consommer du veau français. « Mais aujourd’hui, nous n’en avons pas mesuré les effets », regrette Philippe Tessereau.
Le cours du veau se dégrade
Le réservoir de veaux n’arrivant pas à disparaître, il continue de peser sur le cours du veau et entraîne sa baisse. Résultat : le cours du veau se dégrade de semaine en semaine. Il est même en dessous de 5 €/kg. A la même époque, pour la fête de la Pentecôte, les prix sont les plus élevés, atteignant les 6,50 €.
Cette chute génère des pertes conséquentes pour les intégrateurs. Ils demandent aux éleveurs de garder leurs veaux plus longtemps. C’est le cas de Matthieu Delanoë qui travaille pour Denkavit : « il y a 4 semaines, nous avons fait partir 300 veaux. Ils sont restés 26 semaines en bâtiment. » En temps normal, les veaux restent 23 semaines en élevage. Le plan d’alimentation a été réduit pour obtenir des veaux du même poids. L’éleveur du Tremblay sait déjà que sa rémunération sera en baisse. « Notre contrat est basé sur nos résultats techniques. Principalement le GMQ (Gain moyen quotidien). Plus les veaux restent en bâtiment, plus le GMQ baisse… » A cela s’ajoute l’allongement du vide-sanitaire. « Denkavit ne nous a pas encore informé d’une date de mise en place. » Normalement, un vide sanitaire dure entre 4 et 5 semaines… « On nous parle de
8 semaines minimum. » L’intégrateur a même proposé une indemnisation pour vide sanitaire prolongée. « Il propose de verser une demi-prestation par place vide. »
Dans les Pays de la Loire, on constate que l’abattage est en baisse de 15 % en nombre de tête par rapport à 2019.
Veau de la Pentecôte
Chaque année, Interbev Pays de la Loire réalise toujours une action de communication dans la grande distribution avant la Pentecôte. Souvent, il s’agit de dégustation auprès du consommateur. Cette année, l’interprofession a décidé de reporter cette campagne du 15 juillet au 30 septembre. « Avec les gestes barrières, il nous faut étudier comment agencer ce type d’animation », explique Philippe Tessereau.