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Monde
La géopolitique bouscule les équilibres agricoles

Vegepolys Valley a invité, pour son assemblée générale, Julia Tasse, de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

« L’idée que les échanges internationaux amènent la paix et la prospérité s’effrite », explique Julia Tasse, de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
© AA

En cette période de guerre en Ukraine et de perturbation des marchés internationaux, l’intervention de Julia Tasse, responsable du programme Climat, énergie et sécurité de l’Iris a été suivie avec beaucoup d’attention à l’assemblée générale de Vegepolys Valley, le 5 mai à Angers. « L’idée que les échanges internationaux amènent la paix et la prospérité s’effrite, a souligné la conférencière. Lors des confinements, nous avons vu le retour d’une inquiétude viscérale... Nous nous sommes rendus compte qu’il pouvait y avoir une rupture dans le système et qu’on y est pas préparé ».

Une mondialisation qui n’est plus fluide« Après la chute de l’URSS, on a cru que la mondialisation allait tout fluidifier. Aujourd’hui, elle devient “poisseuse”. La géopolitique crée des contraintes. Fait significatif, de plus en plus d’entreprises viennent nous consulter pour comprendre  ». Alors que l’on avait en tête que les échanges viendraient éviter les conflits (c’est l’idée qui a présidé à la construction européenne), « on assiste aujourd’hui au retour des puissances traditionnelles » et à un durcissement des relations internationales.La spécialiste a dressé un panorama peu rassurant : montée en puissance de pays comme la Chine, dont on ignore la stratégie pour les 10 ans à venir, existence de « poudrières sécuritaires », de nouveaux lieux de puissance (le cyberespace par exemple). Et maintenant, en Europe, la guerre en Ukraine, qui amène à repenser la puissance européenne et qui entraîne de grosses inquiétudes sur l’approvisionnement en céréales.

Instabilité des cours et tension sur les approsUne chose semble certaine, à l’avenir, comme on le constate déjà aujourd’hui, « les cours des céréales seront marqués par une instabilité et changeront de plus en plus rapidement ». Selon la chercheuse, cela peut entraîner des prises de risques importantes de certains acteurs et pays agricoles, comme de la déforestation. La problématique de la sécurisation des approvisionnements est cruciale quand on a ce type de chiffres en tête : un pays comme la Chine ne produit que 8 % de ses céréales. D’une manière générale, il faut s’attendre à des crises sociales sporadiques, surtout en Afrique. L’intervenante observe aussi une tendance au retour de l’autoritarisme dans le monde (comme en Turquie, en Inde notamment), sur le « modèle chinois », avec pour corollaire la garantie d’un certain « confort des citoyens ».

Changement climatiqueEt quid de l’agriculture face au changement climatique ? « La “bonne nouvelle”, estime Julia Tasse, c’est qu’il y a une prise de conscience de la part des gouvernements de l’importance de l’adaptation au changement climatique. Aujourd’hui, les financements pour l’adaptation sont très faibles comparés à ceux pour l’atténuation, la baisse des émissions. Il va y avoir un rééquilibre dans les années à venir, car un certain nombre d’objectifs d’atténuation ne peuvent pas être atteints. Une partie des flux financiers va être reportée vers l’adaptation. Et cela est une opportunité  pour l’agriculture. » Julia Tasse travaille aussi pour l’Observatoire défense et climat, pour le compte du ministère des Armées. « Ce qui est notable aujourd’hui, c’est que le ministère des Armées s’intéresse à l’adaptation au changement climatique » et incite le gouvernement à investir sur ce sujet.

S.H.

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