Élections

La liste FDSEA-JA majoritaire à la Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire

“On reste majoritaire”. À l'issue d'une campagne pour les représentants aux Chambres d'agriculture, le scrutin est tombé mercredi, dans l'après- midi, à la Maison de l'agriculture d'Angers. La liste FDSEA-JA l'emporte avec 49,48 % des voix. “Près d'un électeur sur deux nous a fait confiance et vient nous indiquer de continuer le projet engagé. Et nous voulons ici les remercier pour cette confiance”, ont déclaré Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA et Frédéric Vincent, président de JA49. “Nous continuerons à travailler pour l'ensemble des agriculteurs et à défendre les intérêts de l'agriculture face aux grands enjeux qui se profilent, notamment la réforme de la Pac”.“Dans un département aussi diversifié que le nôtre, nous n'avons pas à rougir du résultat et du travail de notre réseau”, indique Emmanuel Lachaize, le secrétaire général de la FDSEA. Une déception tout de même. Le taux de participation (49,54 % contre 57 % en 2007). Une diminution de la participation qui se vérifie dans tous les départements. Le corpus électoral agricole n'échappe pas à la tendance générale de la société qui, on l'a vu lors des récents scrutins, vote de moins en moins. De plus, les campagnes de dénigrement orchestrées au sein même de la profession par des syndicats concurrents ont pu inciter les agriculteurs à ne pas voter. “Il nous faudra examiner où et pourquoi notre message est moins entendu”. Attentes et inquiétudesS'agissant du résultat, la liste FDSEA-JA atteint 49,48 %, un résultat en retrait de 8 points par rapport au scrutin précédent. “Notre travail depuis six ans n'est pas forcément reconnu à sa juste valeur”, regrette Emmanuel Lachaize, alors que le programme des autres syndicats se résume à “sortir les sortants”. Comme ailleurs dans le Grand Ouest, ce résultat traduit problablement des attentes et des inquiétudes dans de nombreux secteurs, tant en productions végétales qu'animales, on pense notamment à la compétitivité des entreprises, au coût de la main d'œuvre, aux revenus des éleveurs comparativement à l'attractivité des céréales. “C'est un message que le monde de l'élevage nous envoie pour qu'on ne l'oublie pas. Nous allons relayer ce message que nous répétons depuis des mois ; depuis des mois nous dénonçons l'empilement des charges et des contraintes qui contribuent à la fragilisation de l'élevage et il semble qu'y compris les éleveurs ne nous aient pas entendus, commente Jean-Marc Lézé, le président de la FDSEA. Les éleveurs ont utilisé ce moyen d'expression du vote protestataire”.Que va-t-il se passer maintenant ? Sur le fond, le fonctionnement de la Chambre d'agriculture ne sera pas bouleversé. À ce stade, la liste FDSEA-JA reste largement majotaire et disposera de 16 sièges dans le collège des exploitants. Elle aura trois représentants (le président et deux co-listiers) à la Chambre régionale d'agriculture.La session d'installation aura lieu le 19 février et c'est logiquement François Beaupère qui sera élu président de la Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire pour un mandat de six ans. Mais ce scrutin a aussi valeur de représentativité des syndicats. “L'abstention risque d'affaiblir la voix des agriculteurs auprès des Pouvoirs publics”, poursuit Jean-Marc Lézé. “La profession agricole n'en avait vraiment pas besoin”.

Résultats

Collège 1 (exploitants) 4 984 enveloppes4 885 suffrages exprimés- FDSEA-JA : 2 417, 49,48 %, 16 postes à la Chambre d'agriculture, 3 à la région.- Confédération paysanne : 972 voix, 19,90 %, 2 sièges au département, 1 à la région.- Coordination rurale : 1 496 voix, 30,62 %, 3 sièges au département, 1 à la région.Collège anciens exploitants26 713 inscrits, 9 551 votants, 9 420 exprimés - FDSEA : 63 % - Conf. paysanne : 19,39 %. - Coord. rurale : 17,61 %Collège syndicalListe FDSEA-JA élueCollège 3A (productions)2 258 enveloppes2 166 suffrages exprimés- CGT : 602 voix, 1 poste- FGA-CFDT : 714 voix, 3 postes- CFE CGC : 219 voix, - FO 327 voix- CFTC : 304Collège 3B (groupements)1 872 enveloppes1829 suffrages exprimés- CGT : 201 - Unsa : 225 - FGA CFDT : 767 (3 postes)- CFE CGC : 310 (1 poste)- FO  142 - CFTC : 184Au plan national

La FNSEA et les JA maintiennent leur position

Avec 55,51 % des voix les listes FNSEA-JA dans le collège exploitants ont nettement remporté les élections aux Chambres d’agriculture. La FNSEA et les JA obtiennent et dépassent largement la majorité absolue, même si leur position s’est légèrement érodée. En 2007, elles avaient obtenu 57,31 % des voix. Le transfert de voix bénéficie essentiellement à la Coordination rurale. Bien que présente dans neuf départements supplémentaires par rapport à 2007, elle n’améliore son score que de deux points de 18,71 % à 20,97 %. La Confédération paysanne à 19,51 % contre 19,74 % en 2007, reste stable. Le Modef continue de perdre du terrain de 2,30 % à 1,49 %. Le recul du taux de participation perd plus de 10 points et passe de 65,37 % en 2007 à 54,58 %. Il n’en reste pas moins, comme l’a fait observer Xavier Beulin, le président de la FNSEA, que les agriculteurs continuent à se mobiliser massivement pour leurs élections professionnelles et que l’abstention reste la plus faible comparée aux autres secteurs économiques. Pas de bouleversement non plus de la carte électorale. Le Lot-et-Garonne et le Calvados conservent la majorité à la Coordination rurale, la Réunion à la Confédération paysanne. Même si elles progressent nettement dans ces trois départements les listes FNSEA et JA ne sont pas parvenues à renverser la tendance. En Charente, la Coordination rurale devance la liste soutenue par la FNSEA-JA et devrait prendre la présidence de la Chambre. Idem dans le Puy-de-Dôme, mais c’est une alliance contre nature Coordination rurale-Confédération paysanne, qui profite des conflits syndicaux et qui remporte l’élection de justesse. Les listes FNSEA-JA confortent leur position dans les zones céréalières du grand bassin parisien (Picardie, Centre, Haute-Normandie) ainsi que dans les zones allaitantes du Massif central et une bonne partie du Sud-Ouest. Par contre elles perdent des points dans les zones d’élevage plutôt intensif laitier et porcin de l’Ouest de la France (Bretagne, Pays de Loire, Basse-Normandie notamment). Leur score est également moins favorable qu’en 2007 dans l’Est de la France (Lorraine, Alsace, Rhône-Alpes…), mais elles y conservent néanmoins une confortable majorité absolue.