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Agriculture de conservation
La preuve par l’orage

L’association “Agriculture de conservation des Mauges” a organisé mardi 16 mars, à Jallais, une demi-journée d’information adressée aux élus de Mauges Communauté et du Syndicat mixte des bassins versants Evre, Thau-Saint-Denis, Robinets, Haie d’Allots.

Objectif : mettre en avant l’agriculture de conservation, et notamment, son rôle de rempart contre l’érosion des sols agricoles.

Une quantité de 20 mm d’eau a été déversée sur cette parcelle en agriculture de conservation. L’eau a pénétré très rapidement dans le sol.
© AA

L’équivalent d’une pluie d’orage larguée à l’aide d’un télescopique. Quand on parle d’agriculture de conservation, on met souvent en avant le fait que les sols absorbent mieux l’eau, que les phénomènes d’érosion, d’écoulement sont évités. Pour le démontrer, l’association AC des Mauges a déversé cette grande quantité d’eau sur une parcelle conduite en AC, mardi 16 mars, lors d’une demi-journée d’information adressée aux élus de Mauges Communauté et du Smib. Démonstration probante : l’eau s’infiltre très vite, les bottes des participants ne collent pas, et les vers de terre apparaissent rapidement à la surface.
La démo s’est déroulée à l’EARL Alliance, exploitation de valentin Pelé et Fabrice Gélineau. « Nous étions en techniques culturales simplifiées de 2000 à 2018, et on s’est rendu compte que nos sols n’évoluaient pas du tout. Nous avons fait alors le choix de passer d’abord toutes nos cultures d’automne en semis direct avec des couverts, et on voit depuis le sol évoluer », a témoigné Fabrice Gélineau, qui est co-président d’AC des Mauges.


Une portance des sols améliorée
Depuis 2017-2018, la totalité de l’exploitation est en AC. Les semis d’automne sont réalisés avec un outil à disque, ceux de printemps avec un strip-till. Le sol est plus riche en matière organique, avec 0,2 à 0,3 % de MO gagnés depuis 3 à 4 ans.  La portance des sols, l’absorption de l’eau se sont améliorées et s’accompagnent d’un développement de la faune et de la flore. Les sols ont aussi une réserve utile plus importante pour l’été.  Avec un niveau de productivité similaire à avant. « C’est simple, 100 % de notre SAU, qui fait 243 ha, sont utilisés pour nourrir ou le sol, ou les vaches de notre élevage. Nous ne faisons pas de cultures de ventes », résument les associés de l’EARL Alliance.
Entre l’agriculture conventionnelle, et le bio, « nous souhaitions montrer aux élus qu’il existe une troisième agriculture qui s’engage pleinement dans le développement durable. Celle-ci répond aux enjeux de demain : captation du carbone, réduction du réchauffement climatique, augmentation de la biodiversité…», a souligné Tony Cogné, président d’AC des Mauges. Il a précisé que pour que l’AC fonctionne, il ne faut négliger aucun de ses trois piliers : le non travail du sol, la couverture permanente des sols, la diversité des rotations et des cultures implantées.
C’est une agriculture d’observation et de patience aussi : « on s’intéresse plus à ce qui se passe sous nos pieds, on passe plus de temps à l’observation que dans le tracteur », explique Fabrice Gélineau.
S.H.

 

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