MSA
“La protection maladie de l’exploitant est insuffisante”
Une réunion de réflexion vendredi 2 décembre, à Mazé, autour notamment de la question des indemnités journalières.
Marie-Jo Pantais, présidente du comité local MSA de Beaufort-en-Vallée, est à l’initiative de la réunion qui se déroulera le 2 décembre à Mazé, sur le thème : “l’exploitant agricole et la maladie”. Autour du comité local de Beaufort-en-Vallée, qui est pilote, les comités voisins du Baugeois-Vallée se sont associés pour organiser cet après-midi.
Dans quel objectif organisez-vous une réunion sur la protection sociale des agriculteurs ?
Marie-Jo Pantais : Il s’agit de faire remonter des préoccupations exprimées par les cotisants de la base, notamment ceux qui sont touchés par la maladie. Nous souhaitons informer et sensibiliser les exploitants, mais aussi les élus, quant aux aux lacunes du régime agricole par rapport à d’autres régimes sociaux. Il n’existe aujourd’hui pas d’indemnités journalières pour les exploitants ou exploitantes touchés par une maladie non professionnelle. Quand survient une maladie grave, s’en suivent des conséquences économiques, sociales, familiales.
Les agriculteurs n’ont la possibilité que de contracter des assurances privées, mais elles sont onéreuses et comportent très souvent des clauses restrictives. Je constate que pour les jeunes qui s’installent, par exemple, cela est souvent loin de leurs préoccupations et souvent ils ne contractent pas d’assurance.
Notre souhait serait que se mette en place une protection sociale de façon mutualiste, pour tous les exploitants, financée par des cotisations. Cela marquerait une reconnaissance de la maladie de l’exploitant agricole par la MSA.
Cette revendication n’est pas récente ?
Non, le sujet a été évoqué lors de plusieurs assemblées générales, notamment en présence du président national Gérard Pelhate, en 2008. La nécessité de faire avancer le dossier des indemnités journalières devient de plus en plus prégnante à mesure que le monde agricole évolue. Si avant la solidarité pouvait s’exercer au sein des familles ou des communes en cas de coup dur, aujourd’hui les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et c’est au mutualisme de prendre le relais. Il faut des indemnités journalières, afin que, lorsqu’il est atteint par une longue maladie par exemple, l’agriculteur ou l’agricultrice puisse assurer le quotidien de sa famille et embaucher un remplaçant sur l’exploitation. L’enjeu est bien de soutenir les exploitants des générations à venir, pour que la maladie ne les empêche pas de poursuivre leur activité lorsque la santé se sera améliorée.
Quels intervenants sont invités ?
Des exploitants agricoles concernés par la maladie viendront témoigner. Nous attendons aussi le docteur Jean-Jacques Laplante, de la MSA de Franche-Comté, co-auteur du livre “Les maux de la terre – Regards croisés sur la santé au travail en agriculture”. Le docteur Michel Guillier, médecin de la santé au travail de la MSA 49, interviendra également. Pascal Cormery, élu de la caisse centrale de la MSA et président de la MSA Berry-Touraine, viendra apporter le point de vue de l’échelon national sur ce dossier. Un large temps d’échange avec le public est prévu.