Maïs ensilage
La sécheresse fait chuter les rendements
On sait que la récolte sera globalement faible partout en Maine-et-Loire, en raison de la sécheresse et la question du manque de
fourrage se pose partout. Selon les zones géographiques, la précocité de l’implantation, la profondeur du sol, et l’eau qui est tombée, les situations sont très hétérogènes, et parfois catastrophiques. La commission calamités sécheresse l’a constaté la semaine dernière sur le terrain (lire l’Anjou agricole du 3 septembre, pages 3 et 4). Dans certaines parcelles, voire sur des exploitations entières, les rendements peuvent tomber jusqu’à 4 ou 5 tonnes de matière sèche par hectare. « Du côté de Saint-Georges-des Gardes, relate François Battais, conseiller Chambre d’agriculture, j’ai vu des élevages où la récolte a chuté de 12 tonnes l’an passé à 5 cette année. » Pour tenter de réduire les coûts de récolte, des entreprises ont passé plutôt des ensileuses huit rangs au lieu de six, signale l’Arétar (Association régionale entreprises de travaux agricoles). Sur le terrain, toutes les Cuma font état de baisses de rendement conséquentes, souvent d’environ un tiers par rapport à une année normale. Dans le nord du département, à Châtelais, « les rendements seront entre un quart et un tiers inférieurs par rapport à une année normale, autour de 6 à 9 tonnes de matière sèche par hectare au lieu de 12-13 habituellement », estime Franck Boulestreau, président de la Cuma, au vu des premières récoltes effectuées. Les surfaces irriguées donnent, elles, 12 à 13 tonnes contre 16 à 17 en temps normal. Mêmes échos à Saint-Michel et Chanveaux, où tous les hectares en maïs grain sont passés en ensilage, ainsi qu’au Tremblay (rendements autour de 7 à 8 tonnes MS/ha). Au sud du département, du côté de Maulévrier, les rendements varieront entre 7 tonnes MS/ha et 12, voire 14 tonnes en irrigué. Globalement, il faut compter « un tiers de moins par rapport à une année normale, résume aussi Gérard Dixneuf, de la Cuma de la Chaussée. Comme partout, les maïs implantés tôt, en avril ou début mai, s’en sortent mieux que les autres ». À Saint-Lézin, la récolte fournira en moyenne 7 à 8 tonnes en non irrigué, parfois pas plus de 4 tonnes. « Tous les maïs ont été ensilés, explique Jean-Marie Tezot, salarié de la Cuma du Val d’Aubance. Mais on ne sait pas du tout si ce maïs aura la valeur nutritionnelle voulue ». En termes de qualité, les premiers résultats de relevés ne sont pas encore connus à ce jour. Mais d’ores et déjà Pierrick Kernen, de Bovicap conseils, préconise « de réaliser une analyse par élevage, voire une par silo, en raison de l’hétérogénéité des récoltes. Cela ne coûte qu’une quarantaine d’euros, et c’est essentiel pour aider à caler les rations des animaux ».
S.H.