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L’âne et ses facettes
A La Meignanne, le dolmen cohabite avec des animaux presque aussi calmes que lui. Didier Reboul élève des ânes pour la production de cosmétiques et accueille le public.
Informaticien et cavalier depuis 30 ans, Didier Reboul a fait de sa passion des équidés son métier. Il est aujourd’hui éleveur d’ânes à La Meignanne. Le projet, qui a abouti à son installation au printemps dernier, est basé sur la production laitière :
“mon premier objectif est la vente de produits à base de lait d’ânesse.” Avec le lait qu’il obtient de ses femelles, il fait fabriquer à un laboratoire une gamme de produits cosmétiques et savons qu’il propose à la vente.
Point de départ de l’histoire, son licenciement a accéléré la réorientation professionnelle à laquelle il avait déjà commencé à s’intéresser. “Je voulais avoir une activité en extérieur”, liée a un “aspect nature.” Et après avoir réalisé des projets pour les autres dans le cadre de son ancien métier, il s’est décidé à mettre en place le sien. “Ma femme et moi sommes impliqués dans des associations en lien avec la personne.” Didier Reboul voulait que son activité professionnelle aille aussi en ce sens.
Production
et services
Dans son parcours d’installation, entre les stages, les dossiers, etc, “le plus compliqué a été la recherche de terrain”, analyse l’entrepreneur installé à La Meignanne. “Il me fallait des prairies”, qu’il puisse entretenir l’image “nature” du lieu, “et qu’il ne soit pas trop loin d’Angers, “pour ne pas déséquilibrer ma famille et pour que l’élevage soit facile d’accès pour le public.” Car dans son idée, il aurait été “dommage d’élever des ânes sans mettre en avant les qualités” et valoriser le caractère doux et paisible de cet animal “qui ne s’énerve pas.” Ainsi, il propose une activité d’accueil à la ferme et peut transporter ses animaux pour des manifestations à l’extérieur ou des après-midi dans des jardins de maisons de retraite, par exemple.
Quiétude
Avec les personnes âgées ou celles en situation de handicap, “l’âne a un rôle de médiateur. Il devient facilement un confident”, explique l’éleveur. Avec les groupes scolaires ou des centres de loisirs, il adopte aussi une démarche pédagogique, “on peut expliquer un peu le squelette, ce qu’est un animal… C’est un moyen d’appréhender le respect de l’animal.” Rien de surprenant dans les arguments de Didier Reboul à voir la quiétude communicative du cheptel qui, de lui-même, vient rechercher le contact humain.
Les prairies où Didier Reboul a finalement établi son activité offrent un large point de vue sur le paysage environnant et apportent un intérêt supplémentaire à la visite. “Nous sommes à la limite des plateaux parisien et armoricain, le Brionneau passe en contrebas.” Le petit plus, le dolmen “daté de 5 000 av JC, associe l’histoire”, aux propos du guide.
Un projet
encore évolutif
Sur 17 ha de prairies, il élève aujourd’hui 9 équins : des ânes du Cotentin et des grands noirs du Berry. “L’objectif en croisière est d’avoir une quinzaine d’adultes. Je recherche des animaux d’autres races, qui ne soient pas trop loin d’ici pour limiter le transport”, explique Didier Reboul, dont une des ambitions est de présenter un maximum de races au public. Avant d’avoir réuni les 7 races reconnues par les Haras nationaux, il pense avoir concrétisé d’autres projets. En plus de l’aménagement paysager du corps de ferme auquel il travaille encore, l’éleveur envisage de proposer une prestation supplémentaire dans son catalogue : le transport de personnes en atelage asin.