L'argile des Rairies habille les façades
Ce week-end, l'entreprise plus que centenaire Rairies Montrieux, aux Rairies, ouvre ses portes dans le cadre des journées européennes du patrimoine. Ses terres cuites émaillées viennent colorer des façades, dans le monde entier.
Ce week-end, l'entreprise plus que centenaire Rairies Montrieux, aux Rairies, ouvre ses portes dans le cadre des journées européennes du patrimoine. Ses terres cuites émaillées viennent colorer des façades, dans le monde entier.
Un savoir-faire ancestral, au service de l'architecture la plus contemporaine. Les briques émaillées des Rairies-Montrieux ont été choisies pour orner le village des athlètes pour les JO de Paris. Un chantier d'envergure, avec 500 000 plaquettes fabriquées sur mesure, qui a donné un gros coup de projecteur sur l'entreprise angevine. Employant aujourd'hui 130 salariés, bientôt presque 150, la société implantée dans le village des Rairies depuis plus de 100 ans rayonne désormais bien au-delà de la région.
Très connue pour ses traditionnelles tomettes en terre cuite, ses crédences, son activité s'est élargie depuis quelques années vers l'habillage de façades, qui représente aujourd'hui 90 % de sa fabrication. "Dans les années 2010, la terre cuite est un peu tombée en désuétude et l'entreprise a connu des difficultés. Elle a su prendre le tournant de la façade, et c'est ce qui lui a permis de redevenir plus forte aujourd'hui", explique Mégane Barret, responsable marketing et communication. Les 10 % restant de l'activité concernent les sols, les aménagements paysagers (claustras, sols...), les aménagements intérieurs (cuisines, salles de bain...). Elle propose une gamme colorée très étendue, allant de la terre cuite naturelle à la terre cuite émaillée, du carreau de sol, d'intérieur et d'extérieur, du pavé... 300 000 m2 de produits sont sortis chaque année de l'usine des Rairies, ce qui représente environ 20 000 tonnes.
Bientôt en exposition à l'Élysée
Les plaquettes des Rairies Montrieux s'exportent. Elles ont ainsi habillé un immeuble d'habitation à Londres, et tout récemment, un autre en Australie. Prochainement, ses produits seront mis à l'honneur au Palais de l'Élysée, les samedi 26 et dimanche 27 octobre, pour un événement intitulé La Grande exposition du "fabriqué en France". Avec cette activité qui a le vent en poupe, la société devrait passer de 12 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 à près de 20 millions visés pour cette année 2024. L'entreprise est aussi partie prenante dans la rénovation de monuments historiques, comme les Greniers Saint-Jean à Angers, ou le moulin de Noisiel, dans la région parisienne, ancienne chocolaterie Meunier et, il fut un temps, siège de Nestlé.
Localement, elle ouvre régulièrement ses portes lors des journées européennes du patrimoine, avec du succès : plus de 300 personnes reçues l'an dernier. "Depuis 2006, nous sommes labellisés Entreprise du patrimoine vivant, un label délivré par le ministère de l'Economie et des finances, qui met en avant notre savoir-faire. Ici, nos fours à bois sont remplis et défournés à la main", indique Mégane Barret. Rairies Montrieux est également labellisée, depuis 2020, Produit en Anjou. Le lien au territoire est fort, puisque l'argile qui sert à fabriquer les briques est issue, en grande partie, de carrières situées dans un périmètre de 4 à 10 km autour de l'usine.
Un village de briquetiers et potiers
Ce territoire des Rairies, l'un des plus anciens sites producteurs de terre cuite en France, est depuis longtemps dédié cette activité : "au milieu du XIXème siècle, il y a eu jusqu'à 60 briquetiers et poteries ici", rappelle Mégane Barret. Depuis cette année, Rairies Montrieux est la seule entreprise qui subsiste de ce passé. Le nom Montrieux est celui de la famille fondatrice de l'entreprise, qui la développe depuis 5 générations. Les visites guidées organisées lors des journées du patrimoine* permettent de découvrir les techniques employées, qui, entre four à bois et robot, mêlent tradition et modernité.