Interview
L'art de vivre et de produire, thème de la journée lait le 13 mars
Pascal Gallard, président du pôle élevage de la Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire.
La journée lait, habituellement organisée en fin d'année, aura lieu le 13 mars prochain. Pourquoi avoir avancé ce rendez-vous ?
Pascal Gallard : Le contexte favorable des productions laitières et son évolution nous ont amenés à avancer ce rendez-vous. Des bassins laitiers ont été constitués et il semble important de regarder de plus près cette évolution, aux plans régional et national, mais également de façon plus large et notamment au niveau de l'Europe du Nord, qui nous préoccupe un peu.
D'autre part, dans la perspective de la fin des quotas, je pense qu'il y a de nouveaux équilibres à créer. Les éleveurs laitiers ont des projets d'entreprise à conjuguer avec leurs projets de vie. Comment arriver à créer ces nouveaux équilibres ? Sont-ils compatibles entre eux ? C'est le thème de la journée du 13 mars.
A-t-on des éléments qui permettent d'esquisser des réponses ?
Certains éleveurs sont déjà dans cette démarche. Ils témoigneront lors de la journée. Parallèlement, une enquête va être réalisée auprès des producteurs de lait du département pour connaître leur situation ainsi que la manière dont il pensent gérer l'après-quota. Les résultats de cette enquête seront présentés le 13 mars. Mais on sait d'ores et déjà que certains envisagent d'accroître voire de doubler leur production, d'autres se limiteront à quelques pourcentages en plus, d'autres encore considèrent que le volume actuel leur suffit, étant donné le contexte de leur exploitation.
Il y aura donc des témoignages…
Oui, trois exploitations de producteurs qui participent aux groupes lait, un Gaec, une earl et un individuel. Ils diront comment ils envisagent l'après-quota et comment ils concilient leur projet d'entreprise et leur projet de vie.
Pour vous, c'est de la réussite de ces deux équilibres dont dépend l'avenir de la production ?
Il faut que ces deux équilibres soient réunis. Si les aspects économiques sont essentiels, on ne peut se passer de bien- être et de vivre sereinement de son travail.
Sans compromettre la compétitivité ?
L'un n'empêche pas l'autre. Être compétitif, c'est rechercher l'optimisation et l'efficacité économique et pas forcément augmenter le volume de production. On voit dans certains pays comme le Danemark que le volume de production ne détermine pas le résultat économique. Il faut donc mettre un seuil à la production et je pense que ce sera la mission du bassin laitier de réguler cela. En Maine-et-Loire, on a perdu en dix ans 37 % des sites d'exploitations laitières à volume constant. Dans cette période de crise, je pense qu'il faut aussi penser à maintenir l'emploi.
Propos recueillis par M. L.-R.
Renseignements et inscriptions
Pôle élevage de la Chambre
d'agriculture. Tél. : 02 41 33 61 00.
AGENDA
Journée éleveurs laitiers, le mardi 13 mars, de 9 h 30 à 16 h 30 aux Jardins de l’Anjou à La Pommeraye. Tarif 15 €/ personne - documents et repas compris. S’inscrire avant le vendredi 2 mars auprès du Pôle élevage de la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire, avec règlement par chèque. tél. 02 41 33 61 00.