Lait
L’augmentation estivale se fait attendre
Les discussions n’ont pas permis au CilOuest de proposer des prix payés aux producteurs pour juillet, août et septembre 2010.
On a tourné en rond » c’est le sentiment de Pascal Clément, président de la section laitière FRSEAO lait à l’issue de la réunion du CilOuest de ce mercredi à Rennes. « Entre autres personnes qui ont empêché d’avancer, les grands industriels laitiers privés de la région sont restés rivés à leur volonté de raccrocher le prix du lait français sur le prix allemand, fidèle à la position défendue par leur fédération nationale les jours d’avant au Cniel. Les coopératives n’ont également pas su apporter une lisibilité suffisante dans leur propositions pour les semaines à venir », déplore le responsable laitier. « Ce que nous avons entendu mercredi n’est pas acceptable. C’est nier que les produits laitiers français sont mieux valorisants pour notre lait que les produits laitiers allemands », s’insurge Étienne Fourmont,
responsable lait de JA Ouest. Questionné sur les chiffres, ce dernier précise : « Alors que nous sommes en droit d’attendre des prix de référence qui dépassent nettement les 320 €/1 000 litres à partir de juillet, les entreprises veulent nous raccrocher à l’Allemagne
qui dé-passe à peine les 300 €/1 000 litres ». Les améliorations de conjoncture semblent plus difficiles à gérer que les dégradations…
Une suite incertaine
Pour ce qui est de la suite des discussions et d’une éventuelle conclusion, les responsables laitiers régionaux semblent réservés. « On s’en remet pour l’instant à d’autres réunions nationales et à la publication d’analyses des marchés partagées au niveau national ; il n’y a pas de rupture des discussions et nous avons encore quelques jours pour nous mettre d’accord. Mais pour l’instant aucune date n’est reprise », tempère Pascal Clément. L’exaspération des responsables laitiers est bien là. « Après des mois de crises, il est plus que temps que les producteurs soufflent un peu ; On n’accepte pas certains arguments abusifs des industriels et nous sommes déterminés à faire aboutir la discussion avant le début des livraisons de juillet ».
Prix du lait
Réactions
Alain Cholet, président de la FDL 49 : « La Fnil veut aligner le prix du lait des producteurs français sur le prix allemand et ce, sans autre forme de discussion. Nous ne permettrons pas cela car les bonnes valorisations françaises du lait doivent être prises en compte. En plus, quand on entre dans le détail, on s’aperçoit qu’entre critères du prix du lait allemand et français, on ne compare pas les mêmes choses. Le seul objectif de la Fnil est de ne pas appliquer l’augmentation du prix du lait telle qu’elle devrait l’être pour l’été. Une chose est sûre : les producteurs de lait n’accepteront pas cette façon de faire car, non seulement, les marchés s’améliorent, mais les trésoreries des exploitations ont besoin de se reconstituer. »
Marie-Thérèse Bonneau, administratrice FNPL : « Mardi dernier, les représentants des trois familles de l’interprofession laitière (Cniel) se sont réunis. Cette rencontre fait suite à plusieurs autres réunions sur la problématique de la gestion du prix – volume, depuis la fin mars 2010. Les principaux sujets étaient la diffusion des indicateurs économiques pour le troisième trimestre 2010, puis la communication sur les allocations provisoires qui pourraient être allouées aux producteurs au début de ce troisième trimestre. La réunion a eu pour effet la diffusion des indicateurs économiques. Selon l’accord du 3 juin 2009, les indicateurs prévoient une hausse de 11,1% pour le troisième trimestre 2010. Les discussions se sont poursuivies au sein des Criel. La position de la FNPL était de tenir les objectifs de l’accord du 3 juin dans les régions ».