Aller au contenu principal

Méthanisation
Le chantier de l’unité Doué-Métha enfin sur les rails

Dix ans après le début du projet, le chantier de l’unité de méthanisation collective du Douessin a démarré à Concourson-sur-Layon. Mise en service prévue début 2023.

Arnaud Lorillon, responsable administratif et financier de la Coopérative des producteurs légumiers ; Samuel Coulot, agriculteur et vice-président de la SAS Doué-Métha ; Tony Genevaise, agriculteur, ancien président de la SAS et actuellement trésorier.
© AA

« Le premier mètre cube devrait être injecté dans le réseau en 2023 », annonce Samuel Coulot, vice-président de Doué-Métha, devant le digesteur en construction. Il aura fallu une bonne dose de ténacité aux agriculteurs qui ont lancé, en 2012, l’idée d’un méthaniseur collectif à Doué-en-Anjou. Le parcours a été semé d’embûches, avec, notamment, la faillite de la société Cam énergie Service, avec laquelle le collectif avait choisi de travailler.
Le projet a tenu bon et l’unité transformera, chaque année, 35 000 tonnes de matières entrantes en 2 millions de m3 de biométhane. L’équivalent de 20 000 Megawatt/heure par an, ce qui correspond à la consommation en chauffage et eau chaude de 2 500 foyers. Doué-Métha va ainsi permettre de renforcer l’autonomie énergétique nationale et contribuer à atteindre les objectifs de l’actuelle Programmation pluri-annuelle de l’énergie (PPE) qui vise 10% de gaz renouvelables dans la consommation finale.


Les apporteurs ? Ils sont au nombre de 37, dont 35 exploitations agricoles (représentant 55 agriculteurs) en élevage bovin lait et viande, volaille, chèvres, chevaux. Ces exploitations sont situées dans un cercle de 15 km autour de l’unité.
Deuxième apporteur, le Bioparc de Doué, partie prenante dès le départ, qui apportera 500 t de matières. Et enfin, la Coopérative des producteurs légumiers, qui a rejoint le projet en 2021. Elle dispose déjà d’un petit méthaniseur et elle apportera 2 000 t par an de déchets issus du processus de parage des légumes.

« 95 % des apports seront constitués de fumier », souligne Tony Genevaise, qui a été président de la SAS jusqu’en 2020. SAS qui est désormais présidée par Nicolas Boussault, éleveur laitier à Rou-Marson.


Pérenniser les élevages
« Notre ligne directrice n’a pas changé, nous ne mettrons dans le méthaniseur que des apports agricoles, pas industriels. Nous avons lancé le projet de méthanisation pour utiliser les effluents des exploitations, garantir un revenu supplémentaire aux élevages afin qu’ils perdurent et en même temps, lutter contre l’effet de serre », rappelle cet éleveur de vaches allaitantes. « D’ailleurs, dix exploitations de la SAS sont engagées dans des bilans carbone avec la Chambre d’agriculture ».

Pendant les périodes plus creuses pour les apports de déjections animales, le méthaniseur sera également approvisionné en résidus de céréales et en Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique). « Il n’est pas question d’apporter des cultures principales », soulignent les responsables de la SAS. Plusieurs agriculteurs ont suivi des formations sur les Cive afin, notamment, de répondre aux « a priori négatifs sur ces cultures ».


Du digestat liquide stocké en poche
Le procédé choisi, proposé par le constructeur Naskeo Environnement, est celui de la voie humide infiniment mélangée. Cela permet d’introduire des matières de plus de 25 % de matière sèche. L’unité de méthanisation est située sur une parcelle de 2,5 ha, sur l’axe Doué-Saint Georges-sur-Layon, proche des axes routiers et éloignée des premières habitations. Elle disposera tout de même d’un système de traitement d’air pour neutraliser les odeurs. Le digestat solide sera stocké sur le site. Quant au digestat liquide, il sera gardé en partie sur le site et stocké pour le reste dans 9 poches au champ situées sur les terres des adhérents. « Bien que Doué-Métha réponde au cahier des charges DigAgri qui sort le digestat de son statut de déchet, nous disposons d’un plan d’épandage de 4 800 ha, alors que nous n’avons besoin de que 3 600 ha », explique Samuel Coulot. Il précise que le processus de méthanisation permettra une fertilisation des terres plus adaptée, plus fine : « nous aurons une meilleure valorisation des fumiers, car la potasse et le phosphore seront apportés par le digestat solide. Quant à l’azote stockée en poche, elle pourra être utilisée au moment le plus opportun sur les cultures ».


Du gaz injecté dans le réseau de Saumur
A la genèse du projet, le méthane devait être injecté dans le réseau de gaz de l’agglomération angevine, après avoir été liquéfié. Le transport devait se faire par camion-citerne jusqu’au détendeur de Saint-Jean-des-Mauvrets. Cette formule a été laissée de côté et c’est au final une injection directe dans le réseau de gaz de l’agglomération de Saumur dans un premier temps, et sans doute, à terme, sur la ville de Doué-en-Anjou, qui n’est pour l’instant pas raccordée au réseau de gaz.
« La nouvelle réglementation de fin 2017 sur la prise en charge des coûts de raccordement à certains réseaux publics de distribution de gaz naturel des installations de production de biogaz nous a fait changer de stratégie. Le raccordement est pris en charge à hauteur de 40 % par le gestionnaire de réseau GRDF », explique Samuel Coulot.
Ce raccordement par le réseau de distribution GRDF représente un montant de
1,2 million d’euros. Au total, l’unité de méthanisation représente un budget de 12 millions d’euros. Elle bénéficie de divers soutiens financiers : Ademe, Feder, Siéml et collectivités locales (Agglo de Saumur, Doué-en-Anjou, Distré).
Avec, à la clé, 3 créations d’emplois pour faire fonctionner le site, voire 4 à terme.  Doué-Métha est en cours de recrutement de son responsable de site, qui prendra ses fonctions en septembre 2022.
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A compter du 1er juillet 2024, le remboursement de la TICPE sur les livraisons de GNR sera directement appliqué en pied de facture. Une victoire syndicale FNSEA-JA qui fait suite aux mobilisations syndicales du début d'année.
Mise en place du tarif réduit du GNR à la pompe

À partir du 1er juillet 2024, les exploitants agricoles bénéficieront directement du remboursement de la TICPE en pied de…

élections législatives
Lettre ouverte de la FDSEA aux candidats aux élections législatives

Madame, Monsieur,

Vous vous êtes portés candidats dans une circonscription du Maine-et-Loire pour les élections…

Les oignons semences sont déchiquetés chez Alexis Girard à Jumelles. Dans le même secteur, l'orage a couché des arbres dans les champs de maïs semences.
La grêle a fait des ravages en Anjou
Un orage de grêle s'est abattu dans certains secteurs du Maine-et-Loire, mercredi 19 juin. Les dégâts sur les cultures annuelles…
L'équipe de Modema Agri a intégré ses nouveaux locaux à Baugé le 1er mars.
Une nouvelle agenceà Baugé

Modema Agri vient d'ouvrir une nouvelle agence à Baugé-en-Anjou. Un projet qui marque une nouvelle étape de la réorganisation…

Le plan loup bientôt activé en Anjou

Le préfet  a décidé d'activer le premier niveau du plan loup dans le département. Une cellule de veille devrait être mise…

La délégation JA Pays de la Loire au congrès national dans la Vienne.
Un rapport d'orientation pour maîtriser l'avenir

C'est dans une ambiance bon enfant qu'a eu lieu la 57e  édition du congrès des Jeunes Agriculteurs à Poitiers (Vienne) du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois