Semences
Le chanvre : une culture rustique mais technique
A Charcé Saint Ellier sur Aubance, l’EARL Chenuau a récolté les semences de chanvre en début de semaine. Une fois récoltées, les graines brutes sont séchées et triées à la coopérative de Beaufort en Vallée, Hemp-it.
A Charcé Saint Ellier sur Aubance, l’EARL Chenuau a récolté les semences de chanvre en début de semaine. Une fois récoltées, les graines brutes sont séchées et triées à la coopérative de Beaufort en Vallée, Hemp-it.
Ce n’est que la 2e récolte de semences de chanvre pour Joël Chenuau. A Charcé Saint Ellier, sur 90 hectares, il cultive du blé, des semences de luzerne, de maïs et - depuis 2 ans - de chanvre. « Avant, je faisais des échalotes. Je rencontrais beaucoup de difficultés pour trouver de la main-d’œuvre. Le chanvre demande beaucoup moins de main-d’œuvre. » Il n’y a qu’à la mi-juillet, au moment de l’épuration - c’est-à-dire l’éradication de tous les pieds mâles dans les parcelles - que le producteur embauche des saisonniers pour le chanvre. Ce qu’il apprécie aussi avec cette culture : « elle est rustique et nécessite peu de pesticides ».
Une plante compagne contre les altises
Cette année, l’EARL Chenuau a implanté 5 hectares de chanvre. « J’ai semé dans de bonnes conditions au 7 mai sur un précédent de couvert de féverole et avoine. »
La période la plus délicate est à la levée. Pour parer aux attaques d’altises et de limaces, cette année, l’agriculteur a semé en même temps que le chanvre des plantes compagnes dans l’inter-rang. Les variétés ? « Du radis, de la phacélie, du trèfle ». Ce premier essai mené avec la coopérative Hemp’it n’a été réalisé que sur 30 ares. « Les résultats sont concluants », souligne l’agriculteur. « Les altises préfèrent s’attaquer aux plantes crucifères comme le radis plutôt qu’au chanvre, apprécie Joël Chenuau qui pratique déjà cette technique pour ses colzas. L’utilisation de plante compagne limite l’utilisation d’insecticides. »
De la surveillance
D’une manière générale, Toute la campagne s’est bien passée. La culture demande beaucoup de surveillance. « Le désherbant en post-levée a été efficace. » Résultat : les parcelles étaient propres, ce qui a permis de limiter le passage de la bineuse. Avec la pluviométrie, Joël Chenuau n’a pas eu besoin d’irriguer cette année.
Seul bémol : un nombre de pieds mâles importants pour certaines variétés de porte-graine. « Cela a demandé plus de travail d’épuration. »
Le chantier de récolte est organisé par la coopérative. « Elle détermine la date de récolte en fonction du taux de matière sèche. » Hemp’it travaille avec différentes entreprises de travaux agricoles. « L’ETA nous contacte directement pour organiser le chantier. » Le chanvre est récolté avec une moissonneuse batteuse avec un bec à tournesol amélioré. Une fois la récolte achevée, direction la coopérative. Les graines y sont séchées, triées et nettoyées.
L’agriculteur ne sera rémunéré qu’en décembre, en fonction du poids net de sa récolte. La coopérative a déjà défini un prix-acompte à l’hectare (qu’elle ne préfère pas communiquer), auquel s’ajoute une prime en fonction des rendements, de la germination et de l’épuration. Pour Joël Chenuau, difficile d’évaluer ses rendements. « La culture est haute, tout s’est bien passé, mais on ne se rend pas compte du nombre de graines...» En moyenne, les rendements de semences de chanvre sont de 500 à 600 kg/ha.