Fruits
« Le consommateur de fruits doit nous aider en achetant local »
Le syndicat des producteurs de Maine-et-Loire, qui a tenu son assemblée générale mercredi à Angers, place beaucoup d’espoirs dans l’identification des produits.

Les perspectives pour la prochaine campagne sont plutôt favorables : des stocks moins importants, des productions étrangères qui s’annoncent moins bonnes en qualité et déficitaires, une consommation qui ne régresse plus. La parité euro-dollar devrait aussi favoriser les exportations.… Pour les producteurs de fruits de Maine-et-Loire réunis mercredi en AG à Angers, la nouvelle campagne doit marcher, c’est vital. « Nous venons de vivre deux campagnes catastrophiques, les banques nous suivent encore, mais il n’en faudrait pas une troisième », a clairement dit Bruno Dupont, président du SDPF. En Maine-et-Loire, on estime qu’entre 150 et 200 hectares ont été arrachés lors des dernières campagnes. « Nous n’avons pas d’autre échappatoire que la réussite, l’année s’annonce décisive ».
Une marque collective appelée Fruidissi
Pour le responsable professionnel, la production française, et angevine, ne s’en sortira que si une approche citoyenne la soutient, par-delà les logiques de distribution, qui mènent parfois à des situations aberrantes. Exemple actuel, celui des pommes golden, de bonne qualité qui, faute de débouchés, partent à la transformation pour quelques centimes d’euros au kilo alors qu’en même temps, la grande distribution importe des Pink lady d’Afrique du Sud négociées à 2,20 euros le kilo. « On marche sur la tête », réagit Bruno Dupont. La marque collective Fruidissi, lancée par la FNPF en janvier dernier, devrait donner les moyens aux consommateurs d’orienter leur acte d’achat. Une charte garantira la qualité, la saisonnalité, la proximité et le respect de l’environnement. Dès cet été, quelques fruits (pêches, framboises) vont porter la marque Fruidissi et des tests en magasins ont montré que la démarche semble plaire aux clients. Pour les pommes, les premières étiquettes apparaîtront à l’automne. Une indication de région (Val de Loire, Rhône Alpes), s’adjoindra au terme Fruidissi. Mais dès cet été, les producteurs de fruits espèrent que la nouvelle mesure d’indication d’origine des fruits et légumes mettra en avant les produits français dans les circuits de distribution. En effet, au 1er juillet, les commerçants ont l’obligation, par la loi française, d’indiquer l’origine des produits qu’ils vendent dans la même taille de caractère que le prix de vente.
Ces démarches ne suffiront sans doute pas à soutenir une production handicapée par un environnement réglementaire national, un coût de la main-d’œuvre élevé, et qui subit la concurrence de pays très compétitifs comme l’Allemagne. Invité de l’assemblée générale, Daniel Sauvêtre, président de l’Association nationale pommes poires (organisations de producteurs), l’a répété : « Nous sommes dans un moment charnière où l’on doit être vigoureux dans notre demande aux pouvoirs publics. Leur priorité est aujourd’hui la norme, l’environnement, et les résultats économiques passent après. S’ils ne donnent pas des signes forts, nous bâchons et nous faisons autre chose ». L’ANPP rassemble des adhérents de toute la France qui pèsent 900 000 tonnes, principalement en pommes : « Notre idée est de relever le défi de la compétitivité ensemble, même si les producteurs sont en concurrence », a expliqué Daniel Sauvêtre, arboriculteur en Charente. Pour lui aussi la mise en avant de l’origine française est une des priorités. Mais il regrette que, dans la mesure où l’UE apporte des fonds pour la communication, les règles européennes de la concurrence empêchent d’utiliser le mot France dans une marque collective. « Derrière ce mot, il y a tout un imaginaire, de belles vallées, des vergers, un savoir-faire… »
S.H.
Première assemblée générale
Geiq AgriQualif 49,outil collectif au service de l’emploi salarié
La première assemblée générale ordinaire du Geiq AgriQualif 49 s’est tenue le 30 juin dernier à la Maison de l’agriculture. Un an maintenant que ce nouvel outil collectif a vu le jour avec comme principale mission de répondre aux problèmes liés à l’embauche de salariés et de saisonniers qualifiés en agriculture, mais aussi de travailler à l’insertion professionnelle de
demandeurs d’emploi. Au travers de contrats de professionnalisation, il accueille des personnes non qualifiées afin de les former (période en centre de formation) mais aussi, au travers de mises à disposition successives dans les entreprises du groupement de les accompagner vers l’obtention d’une expérience ancrée sur la pratique. « Pour nos entreprises, le Geiq est un moyen de trouver, de qualifier et de fidéliser nos salariés », explique Jeannick Cantin, son président.
Le groupement compte aujourd’hui sept salariés répartis sur le département et souhaite en accueillir une douzaine sur l’année 2010. Ancré sur les filières du végétal, il rassemble aujourd’hui 14 exploitations issues des filières maraîchères, horticoles, viticoles et arboricoles. Parallèlement, il entame ses premiers pas en élevage en réponse aux besoins d’un
producteur avicole.
Enfin, grâce à son statut, le Geiq est un moyen supplémentaire pour rassembler employeurs, partenaires de l’emploi et centres de formation sur un même territoire et initier une réflexion collective autour des problématique emploi, qualification et insertion professionnelle.
Contact : Benoît Aupecle, 02 41 96 76 90.