Emploi
Le management souple et efficace de la Varière
Confiance, souplesse dans la gestion des emplois du temps, formations internes et externes sont les clés de la réussite au Château la Varière, qui parvient à bien fidéliser ses salariés.
Confiance, souplesse dans la gestion des emplois du temps, formations internes et externes sont les clés de la réussite au Château la Varière, qui parvient à bien fidéliser ses salariés.
Le Château la Varière, ce sont 150 ha de vignes à Brissac Loire Aubance (Vauchrétien) avec des besoins en emploi importants : le domaine qui appartient à la maison Ackerman, emploie 10 permanents. "Si l'on compte les saisonniers, on arrive à 25 ETP sur l'année", précise David Grellier, directeur technique. Ici, peu de turn-over. "Lorsque je suis arrivé fin 2015, la moitié des CDI actuels étaient déjà là, raconte-t-il. Depuis, nous avons rembauché 5 personnes".
"Nous leur faisons confiance"
Pour le recrutement des CDI, "nous repérons les bons éléments parmi les saisonniers et nous les formons en interne". Les personnels sont formés aux gestes de la taille, de l'ébourgeonnage, de l'accolage... "Lorsque les gens reviennent d'une saison à l'autre, qu'ils font preuve d'assiduité et de compétence, alors on leur propose de faire d'autres activités, comme la réparation des piquets, la conduite de tracteurs, le broyage du bois... ils montent en compétence, deviennent un peu plus autonomes. Nous leur faisons confiance", explique le directeur technique.
Contrats avec le Geiq Agriqualif
Parmi les employés, le domaine a toujours des salariés Geiq Agriqualif (Elioreso). "Soit, c'est nous-mêmes qui orientons des personnes vers le Geiq, soit le Geiq nous en adresse. Ces contrats ont déjà débouché sur 2 CDI !, souligne-t-il. Nous prenons toujours des contrats Geiq, même si nous n'avons pas besoin de CDI derrière. Nous pouvons conseiller ces personnes à d'autres collègues employeurs ensuite".
Un des plus jeunes de l'équipe, Eliot Maillochon, est actuellement en contrat de professionnalisation Geiq. Après un bac général, un début de fac de langues, une saison en viticulture et un séjour en Nouvelle-Zélande, il a enfin trouvé sa voie : "je voudrais me spécialiser ensuite pour être chef de culture, voire même avoir mon propre domaine", envisage-t-il.
Souplesse et considération
Chez les CDI, la moyenne d'âge est assez élevée, avec certains salariés proches de la retraite. Comment le domaine parvient-il à fidéliser ? "La clé, c'est la souplesse sur le travail, comme permettre au salarié de prendre des rendez-vous médicaux pendant la journée par exemple, à condition que je sois toujours prévenu ! En contrepartie je sais que si je leur demande de venir pour traiter la vigne à 5 h du matin, ils seront partants", illustre David Grellier, qui pratique une gestion "humaine et sociale". La grande dimension de l'exploitation, avec beaucoup de salariés, permet sans doute davantage cette souplesse que dans une plus petite structure, estime-t-il. Il la juge nécessaire : "si on ne s'adapte pas, on n'aura pas de personnel ! ".
Les saisonniers, eux, forment également des équipes fidélisées, qui reviennent depuis 15 ans pour certains. Un ensemble assez diversifié : pour la moitié, des personnes du bassin d'emploi d'Angers, tout proche, et pour l'autre, des Bulgares, qui viennent aussi chaque année. "Pour eux, il y a bien sûr la barrière de la langue, mais une des filles parle bien français et fait l'intermédiaire".
Outre la souplesse, il y a aussi une attention particulière au bien-être des équipes, qui permet de mieux passer les périodes les plus délicates : "je sais par expérience que fin janvier, début février, il y a toujours des clashs dans l'équipe, dues à la fatigue et au manque de luminosité. Je suis très attentif à cela. Je fais en sorte qu'ils se sentent considérés, car je suis très admiratif du travail qu'ils fournissent", souligne David Grellier.
Formation “sur le tas”
C'est cette bonne ambiance au domaine qui a convaincu Julien Cesbron, 41 ans, actuel chef d'équipe, de s'engager dans un CDI. Arrivé pour la première fois pour les vendanges en 2018, il s'est formé "sur le tas". Fils d'ouvriers viticoles, il a exercé plusieurs métiers auparavant, dans le domaine associatif ou encore dans la restauration, et est très satisfait d'avoir opté pour ce métier. "Je me suis retrouvé à gérer une équipe avec des tailleurs expérimentés, je me suis appuyé sur leurs connaissances. C'est grâce à eux que j'ai appris. On fait tous le même boulot, on s'entraide".