Chambre d'Agriculture
Le poids économique de la filière viticole
La session consacrée à la viticulture s'est tenue à Saumur en présence de Jérôme Despey.
Nul ne songe à nier le poids économique que représente la viticulture, au plan national et au plan local. Jérôme Despey, invité de la session de la Chambre d'agriculture qui se tenait vendredi dernier à Saumur sur le sujet, n'a pas manqué de le souligner : “Vous faites partie de ceux qui contribuent à l'excédent de la balance commerciale”, a-t-il dit à la profession. Et de rappeler l'enjeu des droits de plantation actuellement en débat. Le président du conseil spécialisé filière viticole à France Agrimer, vice-président de la FNSEA a présenté, dans l'après-midi, les attentes de la profession, notamment le maintien des mesures spécifiques prévues dans l'OCM, (à savoir un budget de 280 millions d'euros par ans), en principe reconduites jusqu'en 2020. “Des mesures indispensables pour soutenir l'investissement, le renouvellement de cépages, les outils de vinification, l'adaptation des vignobles”.
Répondre à la segmentation
S'il attend de Bruxelles que les droits de plantation soient maintenus, afin d'éloigner tout spectre de concurrence sur les appellations notamment, le responsable professionnel veut aussi que le vignoble français, et en l'occurrence ligérien, réponde à une segmentation la plus large possible. Notamment en matière de vins sans IGP (indication géographique protégée). “Dans cette perspective, il faut développer la contractualisation avec les metteurs en marché, avec une indication de prix et de volume sur cinq ans et une désignation des parcelles dédiées à ce genre de productions” (voir aussi l'interview en page 2, de l'Anjou agricole du 6 avril 2012).
Le renouvellementdes générations
Le vignoble Anjou Saumur est- il armé pour relever ces défis ? Avec ses 20 000 hectares, dont 18 000 en AOC, le vignoble Anjou Saumur représente la première production végétale du département et génère 10 600 emplois directs et indirects. Une étude réalisée par la Chambre régionale et déclinée au niveau de chaque département montre une viticulture de Maine-et-Loire très polymorphe : vente de raisin et vente de moût à la coopérative et au négoce, vente en vrac et en bouteilles au négoce, aux particuliers, aux caves … avec une prédominance de la vente directe en volume. Elle représente, sur le vignoble Anjou Saumur 41 % des volumes (contre 40 % au niveau régional). La diversité des systèmes induit de facto une diversité des résultats (voir graphique exemple de deux cas type 2011). “La diversité des systèmes d'exploitation est un atout et l'organisation des circuits vente directe, coop et négoce est globalement équilibrée, souligne André Tréton, de la Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, porteur d'une étude sur neuf cas en Val de Loire, dont deux sur le vignoble Anjou Saumur. Les exploitations viticoles d'Anjou et de Saumur se portent plutôt bien, en tout cas mieux qu'ailleurs. Ceci étant, une exploitation sur trois présente une insuffisance de résultats pour sa pérennité. “Une pérennité également mise en jeu par le manque de renouvellements des actifs, s'inquiète Patrice Laurendeau, président de la Fédération viticole. Les établissements de formation ont du mal à remplir les classes”.
Un autre défi, la capacité à valoriser les demandes du marché, tous modes de production confondus. Quant à l'enjeu environnemental, il est soutenu par l'amélioration technique apportée notamment par l'ATV, Association technique viticole, dont les axes de travail ont été présentés par Olivier de Cenival, son président, et ses techniciens. L'ATV contribue notamment à Écophyto 2018 et intègre le réseau Dephy composé d'exploitations de référence parmi lesquelles le lycée viticole de Montreuil Bellay où se tiendra, en août prochain, un Tech et bio spécial viti.