4X4 utilitaires et quads
Le quad séduit le monde agricole
Directeur de RPM Quads et accessoires depuis près de 20 ans, Gilles Pasquier vend la majeure partie de sa marchandise à destination des agriculteurs.

“Pourquoi faire le lourd investissement d’un tracteur lorsqu’un quad suffit ?” Pour Gilles Pasquier, créateur et directeur de RPM, les jeunes agriculteurs, “ces nouveaux chefs d’entreprises”, sont nés avec le quad et ont compris les aspects pratique et économique de ce véhicule. Les innovations continues dans le secteur ont en effet conduit à une croissance permanente des ventes aux exploitants agricoles. Lorsque le ratio entre quads utilitaires et de loisirs était aux alentours de 50 % dans les années 2000, lors de son essor auprès du grand public, RPM vend aujourd’hui plus de 80 % d’utilitaires. “Les agriculteurs cherchent un moyen de transport qui ne tasse pas le terrain, qui peut passer partout, peu importe les conditions, et capable de supporter des charges assez importantes”, précise Gilles Pasquier. Depuis quelques années, c’est la vente de SSV (side by side vehicle) qui est en explosion. “La conduite se fait au volant, ce qui peut rassurer l’acheteur qui n’est pas habitué au guidon. C’est plus accessible, il n’y a pas besoin d’enjamber la selle, on peut rouler à deux côte à côte…” Pour lui, ce type de véhicule rencontre un fort succès car il a réellement été développé suite aux remarques des utilisateurs. “Le SSV monoplace sera l’avenir du secteur, il aura la largeur d’un quad avec les avantages d’un SSV” affirme-t-il ainsi. Une “révolution” dévoilée en janvier par Polaris (qui détient environ 80 % des brevets), un des trois constructeurs avec lesquels travaille RPM.
S’adapter aux demandes des agriculteurs
“Aujourd’hui, il y a une dizaine d’acteurs principaux de la vente du quad. Dans sept ou huit ans, il n’y en aura probablement pas plus de quatre ou cinq”, annonce Gilles Pasquier. La cause aux nouvelles normes de pollutions mais aussi à l’obligation d’innover et de répondre aux attentes des acheteurs. “Lorsqu’une entreprise classique consacre 4 à 5 % de son budget à la recherche et développement, Polaris y dédie entre 15 et 20 %”. Une nécessité puisque la durée de renouvellement des modèles est de moins de trois ans. “Les agriculteurs passent un temps important sur leur quad. Même si la durée de vie peut dépasser les vingt ans, ils n’hésitent pas à en changer régulièrement pour avoir une machine toujours plus moderne, fiable et adaptée à leurs besoins”. Dans le Maine-et-Loire, par exemple, le panel est large, entre les viticulteurs qui sont les premiers demandeurs, juste devant les éleveurs et d’autres agriculteurs spécialisés. “Les principales différences entre nos produits sont la charge maximum qui peut fortement différer, la direction assistée ou non et surtout la transmission (Polaris : automatique, Honda : hydrostatique, Suzuki : semi-automatique…).” L’entreprise RPM répond également aux besoins spécifiques en développant elle-même remorques, chariots et composants adaptés, qu’elle vend dans toute la France. “Trois de nos onze salariés travaillent à la fabrication. Nous dessinons, créons et commercialisons en fonction des demandes. En ce moment par exemple, nous concevons un appareil pour traiter les bananes par voie terrestre. Nous travaillons également avec l’armée, les pompiers ou la RTE (réseau public français de transport d’électricité) qui n’ont souvent pas d’intermédiaires entre de très grosses et de toutes petites machines qui ne peuvent pas accéder à tous les chemins.”
Benjamin Rullier
A découvrir dans l'Anjou agricole du 30 mai, un dossier spécial sur les quads, utilitaires et 4X4.