DOSSIER
Le télescopique s’est fait valet
Installés dans le paysage agricole depuis quelques années, les télescopiques disposent désormais d’une palette d’utilisations élargie. Reportage chez un polyculteur-éleveur.

Reste à l’utilisateur de soigner l’entretien.
Tourner la clef, travailler. “C’est toujours cher quand il faut payer, mais le matériel rend service”, et selon Dominique Martin, il est même indispensable. Polyculteur éleveur aux Cerqueux-sous-Passavant, il attache une grande importance à disposer d’un parc en bon état et adapté à ses différents besoins.
Sans compter que s’économiser l’attelage d’une masse arrière est bien souvent trop tentant, l’éleveur avait constaté qu’une utilisation intensive du chargeur sur tracteur n’était pas une solution acceptable pour lui : “mon tracteur avait six ans, 6 000 h, et plus d’essieu avant.”
Pour le quotidien et les chantiers plus lourds
“Parce que c’était à la mode, j’ai acheté un télescopique d’occasion pour voir si cela pouvait me convenir.” Dominique Martin espérait surtout un gain pour la reprise du fumier au champ. Il n’imaginait pas que ce type d’engins aurait cette polyvalence : “Une fois qu’on achète un nouveau matériel, on lui trouve ensuite des utilisations différentes”, plaisante-t-il.
Manipulations du fourrage, du fumier, de terre, de sacs d’engrais, de matériels, il l’utilise aussi pour tracter ou pour faire son silo de maïs. Pour celui qui veut, n’avoir qu’un télescopique pour faire tous les travaux d’élevage “est tout à fait possible”.
Après six mois, son avis était fait : il a acquis un télescopique neuf qu’il a gardé pendant sept ans et revendu à 6 000 heures pour le remplacer en janvier 2013 par son outil actuel.
Les constructeurs
à l’heure agricole
“Au départ, les télescopiques n’étaient pas conçus pour l’agriculture.” Les choses ont bien changé, “quelles qu’elles soient, les marques se sont adaptées”, en travaillant notamment sur la visibilité ou le refroidissement du moteur qui permet en outre de maintenir “une puissance de travail constante car l’huile n’émulsionne plus.” Quant à la visibilité : “On voit même la roue arrière droite”, se réjouit l’éleveur qui reste lucide : “il faut de l’entretien, du graissage, comme pour tous les autres matériels.” Et c’est surtout sur la casse qu’il compte retrouver les fruits du surcoût à l’achat et pour l’instant, ça fonctionne : “1 200 heures, il n’a jamais vu le docteur”.
Ronan Lombard
A découvrir le dossier spécial "Manutention" dans l'Anjou agricole du 16 mai 2014.