Végétal spécialisé
Le verger maraîcher de l’Institut Agro contribue à la transition écologique
A l’Institut Agro, à Angers, le système jardin-verger est un véritable laboratoire à ciel ouvert animé par des étudiants et support de recherche.
A l’Institut Agro, à Angers, le système jardin-verger est un véritable laboratoire à ciel ouvert animé par des étudiants et support de recherche.
Pédagogie, recherche, contribution à la transition agro-écologique, création de liens… Le verger maraîcher de l’Institut Agro remplit plusieurs missions. Ce projet a été initié en 2015 par un groupe d’étudiants très motivés, qui y consacrent pas moins d’une après-midi par semaine pendant une année scolaire, ainsi que des équipes techniques et des enseignants.
Un verger en agriculture conventionnelle existait au sein de l’école, où toute utilisation de pesticides avait été cessée depuis 2010. L’idée a consisté à le transformer en verger agro-écologique, qui associe désormais arboriculture et maraîchage, sur environ 1 500 m2. Ce verger maraîcher est géré par un petit club d’étudiants, qui se renouvelle chaque année. Ils y travaillent chaque jeudi après-midi, qui est à l’Institut Agro une demi-journée sans cours, consacrée généralement à des activités sportives ou culturelles. « Ce qui est intéressant d’un point de vue pédagogique, c’est que les étudiants plus âgés forment et encouragent les plus jeunes », souligne Josiane Le Corff, enseignant-chercheur de l’Institut Agro.
Une vitrine des spécificités de l’école
« Les principaux objectifs du verger maraîcher sont d’être une vitrine des spécificités de l’établissement, l’horticulture et le paysage, a expliqué Mickael Delaire, enseignant-chercheur de l’Institut Agro, à un groupe de chercheurs du monde entier participant au congrès de l’IHC. Il a aussi comme buts d’optimiser les processus de régulation agro-écologiques, de s’adapter au changement climatique, de constituer un lieu d’expérimentation et d’innovation, et enfin de devenir un lieu de convivialité ».
Le projet s’est passé en plusieurs étapes : les étudiants ont d’abord effectué un état des lieux des arbres, du sol et de la biodiversité. Ils ont ensuite discuté sur le choix des techniques et des végétaux pour les planches de maraîchage, sur les méthodes d’irrigation, sur la fertilisation…
Impact des arbres sur les cultures
Leur objectif était de promouvoir la biodiversité et de tenir compte de l’impact des arbres sur les cultures, et des cultures sur les arbres. Puis est venue l’étape de plantation et production proprement dite, suivie d’une dernière étape d’observations et de mesures, destinée à comprendre les interactions entre arbres et cultures maraîchères. à travers ce projet, c’est une pédagogie dans l’action qui se met en place. Les étudiants sont directement et très concrètement exposés à des soucis de production, de prédateurs, de mauvaises herbes. « S’il se trouvent confrontés à des problèmes, ils viennent nous trouver pour que nous discutions et cherchions ensemble des solutions », détaille Mickaël Delaire.
Et bientôt, une forêt comestible
à côté de ce verger maraîcher, une autre parcelle d’environ 2 000 m2 est, elle, une forêt comestible en devenir, appelée encore en anglais “garden forest”. Elle n’a encore de forêt que le nom puisque les jeunes arbres ont été plantés à l’automne dernier. Le principe ? Au lieu d’un verger standard disposé en rangs, les étudiants ont imaginé et dessiné une forêt avec des blocs carrés composés de différents mélanges d’arbres fruitiers, d’arbustes, des légumes et de plantes ou arbres fixateurs d’azote. Un bloc sera, quant à lui, consacré à un espace détente.
S.H.