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L'eau au cœur de l'été
Pas de répit sur les dossiers portés par la FDSEA et JA 49 cet été, qui ont reçu le Préfet de Maine-et-Loire sur deux exploitations des Mauges. Le cœur de cette rencontre résidait dans la gestion de l'eau.
Ces deux exploitations ont permis de démontrer la pluralité des systèmes d'irrigation. L'eau est un besoin primordial dont l'agriculture ne peut se passer. Des enjeux tels que la souveraineté alimentaire ou l'autonomie fourragère en dépendent.
L'arboriculture : un système qui ne peut fonctionner sans eau
La première visite se déroulait aux Vergers de la Blottière à Chemillé-en-Anjou. Au sein de cette exploitation, l'eau est un enjeu fondamental qui est anticipé dès la plantation. Un système de goutte-à-goutte est installé sur l'ensemble du verger. Plusieurs sondes capacitives et tensiométriques ainsi qu'une station météo permettent d'apporter aux arbres la quantité d'eau nécessaire au moment le plus opportun. Tout est pensé dans un esprit d'économie et d'efficience de l'eau. Le Préfet, à l'écoute des exploitants, a résumé leur approche en trois mots : économie, responsabilité et investissement.
Autre problématique intrinsèque à l'arboriculture : la lutte antigel. Pour ce faire, l'eau est diffusée par aspersion afin de protéger la plante du gel. À ce moment-là, l'eau retourne pour 70 à 80% directement au milieu naturel. La profession demande que les les volumes consommés pour la lutte antigel ne doivent pas être décomptés du volume attribué annuellement pour l'étiage, or les seuils de printemps et les gelées tardives compliquent les choses.
L'autonomie fourragère assurée par l'irrigation
La visite préfectorale s'est poursuivie sur une seconde exploitation, une ferme de polyculture-élevage des alentours. Le but était ici d'illustrer que l'irrigation devait s'intégrer dans un projet d'installation afin de sécuriser l'alimentation des animaux. La mise en place d'une réserve, pour irriguer maïs et luzerne, assure la viabilité de l'atelier de vaches allaitantes et permet ainsi l'installation de jeunes en élevage, cœur de l'agriculture des Mauges. Les coopératives demandent aux futurs installés de mettre en place des poyens pour assurer l'autonomie fourragère de leur exploitation afin de garantir leur pérennité des élevages. Jean-Jacques Dervieux, président de la Commission locale de l'eau (Cle) affirme « qu'il faut marier économie et écologie ». Toutes ces démarches, dont le Projet territorial de gestion de l'eau (PTGE) actuellement en cours sur le bassin Layon Aubance Louets, s'inscrivent dans un pas de temps long et ne peuvent être régies par des décisions administratives calées sur une campagne d'étiage.
La gestion collective : une nécessité récurrente
Le bassin versant de l'Hyrôme s'organise pour mettre en place une gestion collective de la ressource en eau, comme l'a exprimé Tony Cesbron, Président de l'Association des irrigants de l'Hyrôme, présent lors de cette rencontre. L'enjeu principal est de réussir à maintenir les volumes attribués afin de ne pas pénaliser les activités économiques du territoire, notamment agricoles. Le Préfet de Maine-et-Loire s'est dit «à l'écoute et convaincu » par ce mode de gestion de l'eau.