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Légère baisse de surface

Les multiplicateurs de maïs semences, soutenus par les entreprises, reconduisent quasi à l’identique les surfaces cultivées lors de la prochaine campagne.  

© anjou agricole

A l'heure où les doses de semences de maïs arrivent chez les multiplicateurs du Maine-et-Loire, les perspectives pour la campagne 2023 sont plutôt optimistes. Les deux syndicats de producteurs annoncent en effet  des «surfaces quasi reconduites à l'identique» pour cette année, avec une légère baisse de l'ordre de 300 ha pour le SAMMSA49(1) (2805 ha) et de 200 ha pour le SPSM 49(2)(2 900 ha). « Certains producteurs ont décidé d'arrêter la production à cause de problème de personnel ou encore d'approvisionnement en eau », précise Olivier Lemarié, président du SPSM49.

Campagne 2022 catastrophique

La saison 2022 de production de semences a été catastrophique, avec des volumes n’atteignant que 30, voire 56 % des objectifs de rendement des obtenteurs. «C’est la canicule qui a le plus impacté le résultat, indique Elisabeth de Larminat, animatrice du SPSM49. En bloquant la fécondation des grains, elle a limité, de fait, le rendement».  « C'est une année techniquement très mauvaise, ajoute Florian Vaucelle, responsable de production de semences chez Cérience. C'est la première fois que nous avons récolté avec la moissonneuse-batteuse pour récupérer un maximum de grains, sur 200 ha ».

A cette perte de production s’ajoute en 2022 la hausse du prix des intrants et de l’électricité, et donc de l’irrigation. Le SPSM49 a décidé d’accompagner ses producteurs en puisant dans la caisse de risques pour financer ce surcoût, à hauteur de 150 €, «soit l’équivalent de 3 tours d’eau»

Soutien des entreprises

Pour sécuriser leur approvisionnement, les entreprises ont montré leur soutien aux producteurs avec des soldes de campagne 2022, payés fin mars, compensant leurs pertes. «  Grâce à notre méthode de calcul sécuritaire, et au travail du SPSM49 auprès des assureurs, qui ont visité toutes les parcelles, les producteurs ont atteint leurs résultats financiers, supérieurs, en 2022 à leurs résultats techniques », rappelle Sophie Dubourg, responsable de production chez Limagrain. Cérience a également payé les producteurs du SAMMSA 49 « à hauteur des objectifs attendus et non réalisés ». « C'est une prise de conscience globale, y compris des obtenteurs, de l'importance de conforter le réseau de producteurs. C'est un savoir-faire que l'on ne peut pas délocaliser », reconnaît Florian Vaucelle. 

Revalorisation du prix

Malgré tout, avant même de débuter les semis, les multiplicateurs restent inquiets. Le prix de l'électricité incite certains à limiter leur engagement auprès des entreprises (lire ci-contre). Le SAMMSA 49 réclamait  ainsi, dans la constitution du prix 2023, une part de charges spécifiques (liées notamment au nombre de tours d’eau d’irrigation) et une part de prime d’incitation. « Nous avons entendu les producteurs, rapporte Florian Vaucelle. Globalement, l'enveloppe de rémunération a été revalorisée de 15 % sur le produit brut ».

Limagrain de son côté s'est déjà engagé à « prendre en compte la hausse des charges » dans son prix 2023.

« La demande des distributeurs en semences de maïs est toujours élevée et nous avons peu de stock, argumente Sophie Dubourg, nous continuons à investir dans notre outil de Saint-Mathurin-sur-Loire et à nous impliquer dans la filière pour pérenniser la production dans le département ». 

L'accès à l'eau, alors qu'un premier arrêté sécheresse a été publié à la mi-avril dans le département, reste préoccupant.

 

(1) syndicat des agriculteurs multiplicateurs de maïs semences de l'Anjou qui regroupe 130 producteurs dont 30 dans la Vienne.

(2) syndicat des producteurs de semences de maïs du 49 qui regroupe 110 agriculteurs.

 

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