Jeunes agriculteurs
Les agriculteurs, acteurs majeurs de l’autonomie énergétique
Le syndicat Jeunes agriculteurs de Maine-et-Loire a tenu son assemblée générale jeudi 23 mars au Campus de Pouillé aux Ponts-de-Cé. Une table ronde a donné la parole à des agriculteurs sur le thème de l’énergie.
Le syndicat Jeunes agriculteurs de Maine-et-Loire a tenu son assemblée générale jeudi 23 mars au Campus de Pouillé aux Ponts-de-Cé. Une table ronde a donné la parole à des agriculteurs sur le thème de l’énergie.
Des tarifs de gaz multipliés par 6 en 18 mois, un marché de l’électricité extrêmement instable, qui ont amené « un million de personnes à repasser chez EDF », comme l’a rappelé en préambule Cécile Hubert, consultante énergie à la Chambre d’agriculture. Les derniers mois ont remis au devant de la scène la question énergétique. Les exploitations agricoles cherchent à maîtriser leur consommation, à investir dans des équipements économes, et prennent aussi largement part à la production d’énergie : solaire thermique, photovoltaïque, bois énergie, méthanisation, éolien... C’est sur ce volet de la production d’énergie que sont intervenus 3 agriculteurs impliqués depuis de nombreuses années dans le renouvelable. Sur le photovoltaïque par exemple, Denis Asseray rappelle que « les agriculteurs ont été précurseurs, ont innové ». L’élu Chambre d’agriculture encourage d’ailleurs les agriculteurs avec un projet de construction à « réfléchir au photovoltaïque ».
Auto-consommer de l’électricité en local
Outre la production d’électricité par le photovoltaïque, la question se pose de l’autoconsommation.
Impliqué depuis plus de 15 ans dans le développement des énergies renouvelables, éolien comme photovoltaïque, François Girard mesure le chemin qu’il reste à parcourir : la France a pris du retard dans la construction d’un mix énergétique : le photovoltaïque ne représente que 5 % de l’énergie produite, l’éolien autour de 10 %. « On est très loin des objectifs nationaux sur le renouvelable », signale François Girard. Ces objectifs visent 40 % d’énergie renouvelable en 2030.
L’éleveur du Chemillois œuvre pour le développement de projets citoyens, pour contrer les volontés de « financiers » qui veulent « faire de notre espace un eldorado ».
« Il faut produire de l’électricité, car il y en a besoin. Il faut soit se restreindre, soit importer de l’énergie ». Une des voies d’avenir, pour François Girard, est que des producteurs passent bientôt des contrats avec des consommateurs locaux, sous forme « d’auto-consommation collective ».
L’agriculteur verrait d’un bon œil le développement, bien évidemment maîtrisé, du photovoltaïque au sol, « pourquoi pas, dans les coins non exploitables de nos exploitations, ce qui permettrait d’augmenter significativement la production photovoltaïque ».
Samuel Coulot, lui, est impliqué dans le projet de méthanisation Doué-Métha. Après plus de 10 ans de travail collectif, l’unité de méthanisation doit entrer en fonctionnement ce printemps. Elle réunit 35 exploitations, le zoo de Doué et la coopérative légumière. Le gaz sera injecté dans le réseau de canalisation en direction de Saumur. « Malgré un temps long, nous avons réussi à garder tous les adhérents et nous sommes fiers de l’avoir fait », souligne l’agriculteur. Mais le développement des énergies renouvelables n’est pas un long fleuve tranquille. Aujourd’hui, un certain nombre de projets de méthanisation se trouvent freinés par les questions d’acceptabilité sociale, avec des recours administratifs et d’autre part, par le coût de l’hygiénisation, qui renchérit la facture pour les agriculteurs souhaitant investir dans le biogaz.
Arriver à produire de manière maîtrisée une énergie locale renouvelable est un des défis pour les nouvelles générations d’agriculteurs qui seront désormais aussi des énergiculteurs.
Les JA examinent le rapport d’orientation de JA national à huis clos
Durant la matinée, l’assemblée générale à huis clos a permis un travail de groupe sur le rapport d’orientation de JA national. Cette année, le sujet du rapport est “Agriculture et climat : les changements d’aujourd’hui deviennent les solutions de demain”. Ce fut l’occasion de creuser plusieurs sujets comme l’installation des jeunes agriculteurs, le photovoltaïque, la méthanisation, l’accès à l’eau, etc. Suite à ce travail, des amendements seront formulés et défendus lors du congrès JA en juin.