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Salon de l'agriculture
Les blouses vertes du salon

Au Salon de l'agriculture, treize vétérinaires se relaient jour et nuit pour assurer la bonne santé des animaux. Rencontre avec l'un d'eux, pendant sa garde de quarante-huit heures.

Auscultation d'un veau atteint d'une affection respiratoire. Au terme de sa garde, le vétérinaire ira revoir sa Normandie. L'éleveur rentrera en Mayenne avec sa vache et son veau.
Auscultation d'un veau atteint d'une affection respiratoire. Au terme de sa garde, le vétérinaire ira revoir sa Normandie. L'éleveur rentrera en Mayenne avec sa vache et son veau.
© Anjou agricole

Vendredi matin, Porte de Versailles. Il reste trois jours de salon. Dans le pavillon 1, les animaux ont vu défiler plus de 600 000 Parisiens et quelques provinciaux. Ils ont entendu les éloges flatteurs, les questions saugrenues, les réflexions attendries. Jacques Juhère est arrivé de Normandie le matin même pour prendre sa garde de quarante-huit heures. Il a laissé dans la Manche ses autres collègues veiller au bon fonctionnement du cabinet vétérinaire d'Avranches. Jacques Juhère fait partie des 13 vétérinaires qui veillent sur les 3 500 animaux qui séjournent, tour à tour pendant trois jours, dans la gigantesque ferme du parc des expositions de la Porte de Versailles. Deux vétérinaires par garde pour les animaux de rente, un pour les chevaux. Les premiers praticiens arrivent le jeudi d'avant le salon, en même temps que les animaux. Les derniers fermeront le coffre de leur voiture le lundi matin, quand le dernier animal aura embarqué dans le camion. Une organisation du Syndicat national des groupements techniques vétérinaires et de l'ordre national des vétérinaires. Le centre de soins est situé au beau milieu des aires paillées et des stalles.


Peu de cas graves

Douze jours en tout. Et pas mal de kilomètres à arpenter les allées, à aller ausculter les animaux, à rassurer les éleveurs. "On compte 40 kilomètres parcourus sur les 48 heures de garde", relate Jacques Juhère. Une permanence donc pas de tout repos, mais indispensable, même si "aucun cas grave n'est en général à déplorer. Pratiquement pas de décès chez les bovins ; parfois un cas chez les moutons". Les pathologies les plus fréquentes ? Des problèmes de locomotion. Les animaux sont lourds et se déplacent moins que sur l'exploitation. "On voit apparaître des boiteries" en dépit des déambulations, le soir, dans les allées désertées du salon.Autre souci, les écarts thermiques. Une fois dissipée la chaleur dégagée par les visiteurs (670 000 cette année), "la différence de température vient parfois affecter les plus jeunes animaux, les veaux souffrent de difficultés respiratoires. Il faut intervenir". Mais, globalement, le vétérinaire constate "peu d'interventions. Les éleveurs ont pratiqué des vaccins préalables". D'ailleurs, tout le monde s'en sort plutôt bien puisque "80 % des éleveurs reviennent l'année suivante". Le brassage et la promiscuité d'animaux venant de régions différentes provoqueront quel-ques épisodes de diarrhée. Le vétérinaire note aussi des problèmes de mammites sur des prim’hosltein aux mamelles préparées pour les concours. Le changement de machine à traire peut, le cas échéant, provoquer le même phénomène. Pour autant, la vigilance est de tous instants. Les élèves vétérinaires – cette année ceux de  Toulouse et de Maison-Alfort – viennent l'alerter au moindre problème. "Le veau que tu as vu hier ne va pas bien. L'éleveur voudrait que tu passes le voir", indique une jeune étudiante. L'homme à la blouse verte empoigne son stétoscope. Met seringue, médicaments, désinfectant dans la bassine et se fraye un chemin à travers les travées bondées du salon de l'agriculture. "Il faut intervenir vite, car le contexte est particulier". Tous les soins pratiqués sont gratuits. Seuls les médicaments sont facturés à l'éleveur. Après auscultation, le veau aura droit à une couverture antibiotique. Déjà, il se relève. L'éleveur est rassuré. "Je le trouvais essoufflé, abattu”, relate David Cadet de l'élevage Pichon, en Mayenne. Le veau d'un mois et demi est venu concourir avec la vache suitée. Il est déjà vendu. Dans ces cas- là, mieux vaut faire appel au vétérinaire pour que les choses soient prises à temps".

m. l. r.

Rouge des prés : Chabal transforme l'essai

Le Gaec Coquereau fréquente le Salon de l'agriculture quasiment chaque année. “Mon père y vient depuis 1977 et la première sélection remonte à 1988”, se souvient Thierry, associé en Gaec avec son frère à Morannes. Pour le Gaec, l’édition 2011 est un bon cru. L'élevage a remporté le prix de championnat avec Chabal, un taureau de 3 ans ½, lauréat dans la section jeunes taureaux. Première participation réussie au Sia pour ce fils de Ijou et de Vihiers (mère), à chaque fois distingué dans les concours locaux. L'animal de 1 521 kilos à la pesée avait séduit les éleveurs de Morannes par ses qualités morphologiques et les critères de la race. "C'est un taureau sans défaut. Déjà des rendez-vous sont pris pour venir voir ses descendants sur l'exploitation", apprécie l'éleveur.

Vétérinaire : une profession qui fête ses 250 ans

La première école vétérinaire a été créée à Lyon en 1761 et l'année 2011 est déclarée année mondiale vétérinaire. Cet anniversaire donnera lieu à de nombreuses manifestations (www.vet2011.org).À fin décembre, on dénombre 16 102 vétérinaires inscrits à l'ordre des vétérinaires, auxquels s'ajoutent les 2 200 salariés du secteur public. Dans le secteur privé, on compte un vétérinaire intervenant sur les animaux de rente pour deux en animaux de compagnie. La profession se féminise (en décembre 2010, 9 449 vétérinaires hommes pour6 653 femmes). En 2010, 1 110 vétérinaires ont exercé dans la région des Pays de la Loire.

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