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Les chasseurs d'Anjou
fêtent leurs 100 ans

L'assemblée générale de la Fédération des chasseurs de Maine-et-Loire se tiendra samedi 6 avril*. Ce sera l'occasion de célébrer son 100ème anniversaire.

Près d'un millier de personnes sont attendues samedi pour l'assemblée générale annuelle des chasseurs, qui marquera l'anniversaire de la fédération, créée le 15 mars 1923. "La principale motivation à l'époque, c'était de lutter contre le braconnage. Le nom exact était Groupement pour la répression du braconnage de chasse et de pêche en Maine-et-Loire", rappelle le président Philippe Justeau, élu en 2020. Durant ces 100 ans, seuls 6 présidents se sont succédé. Ceux-ci ont d'ailleurs connu des fortunes diverses. Ironie de l'histoire, le fondateur de la fédération, le lieutenant de louveterie Paul Bachelier, est disparu dans un accident de voiture en 1931, asphyxié par le gaz asphyxiant pour tuer les blaireaux qu'il transportait dans son automobile... Son successeur, Geoffroy d'Andigné, député et conseiller général du canton de Segré, est décédé au bout d'un an. Le mandat suivant a été occupé 3 ans par son cousin Fortuné d'Andigné, homme politique également, avant son décès. Les deux suivants ont eu une toute autre longévité à la tête de la fédération : l'avocat Jean Beucher, qui jouera un rôle important au niveau national, comme l'un des fondateurs de la Fédération nationale de la chasse, sera président durant 47 ans. Quant au prédécesseur de Philippe Justeau, Edouard-Alain Bidault, il s'est investi pendant 38 ans de présidence, après avoir siégé plusieurs années au conseil d'administration.

290 femmes en Maine-et-Loire

En 100 ans, le nombre des adhérents a beaucoup évolué. En 1953-54 par exemple, "la fédération comptait encore 27 960 adhérents. Ils étaient 13 667 sur l'exercice 2022-2023", indique Nadine Chapeau, la directrice de la fédération. La sociologie des chasseurs elle aussi change, comme l'indique cette étude réalisée pour le compte de la Fédération nationale (lire encadré). La population a tendance à se rajeunir. En Maine-et-Loire, la moyenne d'âge est de 55 ans. À noter que les moins de 18 ans représentaient 218 adhérents l'an dernier. Ce loisir reste très majoritairement masculin. "Mais on commence à avoir des femmes, souligne Nadine Chapeau. En 2023, 290 femmes dans le Maine-et-Loire ont validé leur permis, soit 2,13 % des validations".

Entre 500 et 600 candidats tentent chaque année leur permis de chasse dans le département. Tous ne l'obtiennent pas : l'an dernier, on comptait 411 reçus sur 632 candidatures. "La partie sécurité est particulièrement difficile", explique Philippe Justeau. La fédération assure à ce propos des formations à la sécurité, désormais obligatoires.

Dégâts aux cultures

Lors de l'AG, la Fédération des chasseurs aura aussi l'occasion de mettre en valeur toutes les actions effectuées en faveur de la biodiversité, et le travail en collaboration avec le monde agricole (en particulier au sein du réseau Arbre), notamment en matière de préservation du bocage pour favoriser la protection du petit gibier, en déperdition dans le département. Mais aussi les efforts fournis pour la régulation de la population de sangliers, qui elle, est en pleine expansion. "Je passe mon temps à dire aux chasseurs de chasser le sanglier", insiste Philippe Justeau. Lors de la dernière campagne, 2022-2023, 6 480 sangliers ont été prélevés. Mais sur plus de 400 000 € d'indemnisations aux cultures agricoles versés l'an dernier, la grande majorité concernait encore cette espèce. Le conseil d'administration de la fédération des chasseurs a effectué une demande pour pouvoir tirer à l'affût et à l'approche à partir du 1er avril à compter de 2025, au moment des semis de maïs. Dossier à suivre donc.

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