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Politique
Les dossiers agricoles qui attendent le futur président de la République

Sur le plan agricole, le futur président de la République et surtout son gouvernement auront du pain sur la planche. Xavier Beulin fait le tour des sujets agricoles les plus sensibles.

Après le grand oral des sept candidats à la présidentielle à Montpellier, Xavier Beulin, sans donner de consignes, invite le monde agricole à aller voter.
Après le grand oral des sept candidats à la présidentielle à Montpellier, Xavier Beulin, sans donner de consignes, invite le monde agricole à aller voter.
© AA

À une semaine du second tour de l’élection présidentielle, Xavier Beulin, président de la FNSEA, s’exprime sur les principaux sujets agricoles. S’il n’a pas donné de consignes de vote, Xavier Beulin a appelé le monde agricole à aller voter car c’est pour lui “une manière d’exprimer ce qu’est aujourd’hui l’agriculture française, ce que sont nos territoires ruraux...”.    

- La sécheresse : concernant le climat, le président de la  FNSEA a invité les agriculteurs à être “extrêmement attentifs”. “On a un déficit pluviométrique hivernal exceptionnel, donc les nappes phréatiques sont basses”, explique-t-il. Et de rappeler l’annonce de Nicolas Sarkozy faite lors du congrès de la FNSEA qui “va permettre de pouvoir créer des réserves d’irrigation”. En effet, un décret à paraître prévoirait la création d’un régime de déclaration administrative pour les retenues de substitution inférieures à 350 000 m3. Mais pour Xavier Beulin, “la situation reste préoccupante car cette année il y a eu un cumul de deux handicaps, une sécheresse d’un côté et un gel climatique aux mois de février et mars”, de l’autre.


- L’écologie : à propos des problématiques environnementales, Xavier Beulin demande “la réciprocité” et a, une nouvelle fois, déploré le dogmatisme de certains écologistes. “La conception administrative de l’écologie pose problème. Quand un préfet de Région ne fait plus la synthèse entre l’économie, le social, l’environnement, le territoire, on se dit qu’il y a un problème. L’écologie, c’est une des composantes de l’activité humaine, ça ne peut pas être le seul regard et je demande plus de transversalité”, ajoute-t-il.

- L’innovation : le président de la FNSEA a rappelé que “si demain les biotechnologies, ce n’est pas l’OGM en tant que tel, c’est la capacité à rendre la plante, par exemple, tolérante à une sécheresse, à une maladie, à être sur le plan nutritionnel beaucoup plus adaptée aux besoins des populations”, argumente-t-il.
- Le “produire français” : pour Xavier Beulin, le débat sur “le produire français” et le “consommer français” “sonne un peu bizarrement” en tant que paysan et défenseur de l’Europe. “Le produire français ou le produire en France, cela ne veut pas dire que nous nous barricadions et nous interdisions, en termes d’implantation et d’exportations, d’être présents dans les pays tiers”, explique-t-il, prenant comme exemple l’excellence de la viande bovine française. “Beaucoup de pays nous envient notre qualité, groupons-nous pour faire en sorte que nous puissions attaquer des marchés”, lance Xavier Beulin.

ACTUAGRI

Réforme de la Pac

Dans le vif de la négociation

Après le 6 mai, le gouvernement français et ses représentants auprès de l’Union européenne pourront entrer dans le vif de la négociation sur la réforme de la Pac. Jusqu’à présent, période pré-électorale oblige, Paris a adopté en la matière une attitude plutôt discrète à Bruxelles. Au moins officiellement, car, au niveau des diplomates et des hauts fonctionnaires des États-membres, les discussions vont déjà bon train. Idéalement, un accord politique sur l’après-2013 devrait intervenir à la fin de l’année, y compris avec le Parlement européen. Mais, pour le rendre possible, il faudra que les Vingt-sept trouvent un compromis sur le cadre financier de l’Union pour 2014-2020. Et, sur ce point, la bataille sera encore plus rude. Globalement, les propositions législatives de réforme de la Pac présentées le 12 octobre 2011 par la Commission européenne ne sont pas une catastrophe pour la France. Mais, bien sûr, celle-ci va vouloir redresser la barre sur certains points majeurs. Elle n’est pas opposée a priori au verdissement des paiements directs, mais souhaite des modalités moins ambitieuses. Autre difficulté : la redistribution de ces aides entre les États-membres, qui risque de diminuer l’enveloppe nationale que le pays reçoit de l’UE.
Un des problèmes les plus délicats sera cependant l’alignement envisagé d’ici à 2019 du niveau des paiements directs à l’échelle nationale ou régionale, 40 % de cet alignement devant, de plus, être opérés dès 2014 selon la proposition de la Commission. Paris estime que chacun des Vingt-sept doit bénéficier pour le moins d’une “large flexibilité dans les modalités” de cette disposition qui risque de créer des scissions entre les exploitants d’un même pays. La réforme de la Pac sera, dans le prochains mois, un défi extérieur, mais aussi intérieur, pour les dirigeants français.

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