Les éleveurs vont au contact d’Elise Lucet à Candé
Diffusée jeudi 7 novembre sur France 2, l’émission Envoyé spécial consacrée à la consommation de viande a été partiellement tournée sur le marché de Candé lundi dernier. L’occasion pour les éleveurs du secteur du Haut-Anjou d’ajouter leur touche au menu sans viande d’Elise Lucet.
« Ce ne sera pas une émission contre la viande... ». Devant la plancha tenue par Mathieu Delanoë, secrétaire général de JA49, la journaliste Elise Lucet tente de rassurer la quinzaine d’éleveurs présents sur le marché de Candé, lundi 4 novembre. Ces derniers ont en effet pris connaissance de la préparation d’un numéro d’Envoyé spécial, intitulé “Un monde sans viande ?”, dont une partie du tournage se déroule en Maine-et-Loire et Loire-Atlantique. C’est donc légitimement mais non sans méfiance, qu’ils ont convié la journaliste vedette de France 2 à venir échanger pacifiquement sur les enjeux de la consommation de viande dont, en filigrane, l’impérieuse nécessité de maintenir les filières de l’élevage.
« Ça, c’est bon ! »
« C’est très goûtu, c’est excellent », admet Elise Lucet, se délectant d’un morceau d’entrecôte préparé par le jeune éleveur du Tremblay sur le stand de dégustation monté pour l’occasion. Alors pourquoi provoque-t-elle le monde rural, en proposant aux candéens des “steacks hachés” et des “saucisses” aux protéines de pois ? « Il y a des limites, ce n’est pas de la viande que vous proposez !, s’insurge Alain Denieulle, le président d’Interbev Pays-de-la-Loire. Quand on le présente comme cela, on trompe le consommateur ». Et puis, « ce n’est pas avec ces discours qu’on va inciter les jeunes à prendre le relais », s’agace à son tour l’éleveur d’Angrie, Hubert Landron.
« Nos vaches, elles améliorent le bocage »
« Le soja, c’est la déforestation. L’environnement, c’est important, surenchérit Mickaël
Bauland, de Chazé-sur-Argos. Nos vaches, elles améliorent le bocage... ». Elise Lucet se défend, expliquant aux éleveurs que sa démarche n’a pas vocation à idéaliser les repas sans viande, mais au contraire à interpeller les téléspectateurs sur les nouvelles tendances des industriels.
Aussi, à l’heure de notre bouclage ce jeudi midi, l’émission programmée le soir même promettait un voyage au sein d’une usine agroalimentaire étrangère, dans une ferme de Loire-Atlantique, chez un boucher ou encore chez une végétarienne. Gageons que le service public français n’abuse pas de la sincérité de ses agriculteurs au détour d’un montage à charge, une fois de plus, contre leurs pratiques...
R.D.