Filières
Les producteurs visitent les rayons des grandes surfaces
De nombreux producteurs de fruits et légumes ou éleveurs sont mis en difficulté par les prix à la production.
Une première étape quand le besoin s’en fait sentir. En fin de semaine dernière, les agriculteurs du Maine-et-Loire sont allés dans les rayons de grandes et moyennes surfaces de leur secteur étudier l’offre proposée aux consommateurs. Ils ont ainsi répondu à un appel de la FNSEA qui entend obtenir un aperçu de la situation et répondre à deux questions principales : d’où viennent les produits alimentaires présentés dans les rayons et à quel prix arrivent-ils au consommateur final ? Car c’est “la GMS qui tire les prix au plus bas”, explique Maryline Ménard, qui faisait partie de l’équipe de quatre éleveurs mobilisée à Brissac-Quincé, vendredi 22 août.
“Nous venons là, déjà pour montrer que ça ne va pas.” Les agriculteurs se sont intéressés à plusieurs filières, dont celles des fruits et légumes ou des viandes.
Origine et prix
Le recensement cible “toutes les enseignes de la grande distribution et du hard discount”, explique Alexandra Blanvillain, élue cantonale de la FDSEA, en remplissant la grille des informations à relever pour une vingtaine de produits standard qui se retrouvent dans tous les magasins, afin de pouvoir “comparer les données.” En plus de relever les prix, “nous regardons l’origine des produits, quelle proportion est française dans le rayon.” Peut-être un signe encourageant : dans le premier établissement visé, les quatre éleveurs ont trouvé l’origine France globalement, en bonne place. “À part quelques exceptions, nous avons trouvé presque 80 % de produits français dans les rayons.”
Ronan Lombard
Origine et prix des produits
Emmanuel Lachaize* :
“Les données seront analysées finement”
“Dans le département, une dizaine de magasins ont été visités par les agriculteurs. On peut se féliciter de la forte présence de produits d’origine française dans les linéaires. Ce résultat serait certainement différent si les agriculteurs n’allaient pas régulièrement observer ce qui se passe dans les rayons des supermarchés, fait constaté dans des départements moins denses en agriculteurs. Une première analyse rapide nous permet de constater que la différence de prix entre enseignes, annoncée haut et fort par certains de leurs dirigeants, n’est pas si nette que ça. Les prix sont autant différents entre magasins d’une même enseigne qu’entre magasins d’enseignes différentes. Même si la tendance générale est bien sûr de se calquer sur le prix du concurrent le plus bas. Les données recueillies vont être analysées finement et nous aurons des données réelles sur le comportement de chaque enseigne en termes d’origine et de prix, qui nous permettront de rétablir quelques vérités.”
*Secrétaire général de la FDSEA.