Aller au contenu principal

Leur viande est livrée dans toute la France par Chronofresh

Eleveur de charolaises, Eric Pineau vend depuis 3 ans sa viande en direct via une filière créée par son fils, Antoine. La formule plaît, et ils ont entraîné dans leur aventure une dizaine d’autres éleveurs.

Eric Pineau dans son élevage du Voide (à gauche) et Sylvain Bernard, éleveur de brebis de Montilliers. Tous deux commercialisent leur viande en vente directe via le site internet piloté par Antoine Pineau, le fils d’Eric.
Eric Pineau dans son élevage du Voide (à gauche) et Sylvain Bernard, éleveur de brebis de Montilliers. Tous deux commercialisent leur viande en vente directe via le site internet piloté par Antoine Pineau, le fils d’Eric.
© AA

Eleveur de père en fils au Voide,  éric Pineau, 58 ans,  écoulait jusqu’à il y a peu, la majorité de ses bêtes  au marché de Cholet. Il avait bien pris l’habitude, depuis la crise de la vache folle dans les années 90, de vendre quelques animaux en vente directe, en caissettes de 12 à 15 kg, grâce au bouche à oreille. 5 bêtes environ, sur la trentaine de femelles vendues chaque année, partaient ainsi, mieux valorisées qu’au marché. ça, c’était jusqu’en 2017, jusqu’à ce que son fils, Antoine, ne décide de prendre en main la commercialisation de la viande de bœuf et veau et fasse passer la part de vente directe de marginale à majoritaire : jusqu’à 70 % cette année.


De la viande au juste prix
Diplômé de l’Esa et d’Agrocampus Ouest, Antoine Pineau avait réalisé son stage de fin d’études chez InVivo Agrosolutions, à Paris, et avait enchaîné sur un CDD, avant de changer de voie.  « Je me suis demandé pourquoi papa ne parvenait pas à vivre décemment de son métier. J’ai préféré cesser mon CDD et me consacrer à la commercialisation de la viande », explique le jeune entrepreneur de 31 ans, qui vit toujours à Paris. Son idée, il la résume ainsi : « aider les producteurs à vivre de leur métier, et  proposer aux clients une viande fraîche, de qualité, en direct du producteur et à un juste prix ».  ll a créé un site internet, où les clients de toute la France peuvent commander des colis de viande (www.ericpineau.fr), et assure une présence sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram. Deux apprentis sont actuellement embauchés pour apporter leur appui sur cette partie communication.
En plus de la viande de la ferme familiale, Antoine Pineau s’est mis, à la demande des clients, à commercialiser aussi de la viande d’autres producteurs, de manière à compléter la gamme : de l’agneau, du porc, des volailles, et même, en cette fin d’année, des viandes plus rares comme le cerf ou l’autruche.  Mais c’est surtout en 2020, à la faveur du confinement du printemps, que l’activité a explosé. « Jamais je n’aurais imaginé cela ! C’est fou ce qui s’est passé ! Sur les mois de mars et d’avril, on a fait le même nombre de ventes et le même chiffre d’affaires que sur toute l’année 2019, explique l’entrepreneur. Il a fallu s’adapter, nous avons réussi à répondre aux demandes de tous les clients, même s’il y avait parfois 3 à 4 semaines d’attente pour recevoir le produit ». Depuis, les ventes se sont tassées mais continuent de se maintenir à un niveau bien supérieur à celles de 2019.


Un boucher découpe et met en colis
La réussite de cette organisation repose sur un triptyque  : les producteurs bien sûr ; Antoine Pineau, qui anime la filière, planifie les commandes pour que chaque carcasses soit vendue en frais, sans aucune perte de produit ; et un boucher, Philippe Frogin, installé à Villevêque. Ce dernier prépare, découpe et met en colis l’intégralité des commandes, qui sont livrées par la société Chronofresh aux clients, en 24 heures maximum.
Ce nouveau mode de commercialisation emporte l’entière adhésion de l’éleveur, car il permet, enfin, de rémunérer au juste prix le produit viande. « Avec un prix à 4,50 euros/kg de carcasse, on se rapproche du coût de production, commente l’éleveur. Sur une vache de 450 kilos, cela fait évidemment la différence ! » Mais  il ne peut se résoudre à trouver cela normal : « il faudrait que tous les éleveurs puissent être rémunérés à ce prix-là ! » « Ce qui apparaît comme une exception devrait être la généralité », renchérit Sylvain Bernard, éleveur d’ovins embarqué aussi dans son sillage.  Le retour sur les produits de la part de clients apporte aussi une grande satisfaction et contribue à redonner de la fierté aux éleveurs. « L’an dernier, des clients du Sud de la France sont venus visiter la ferme pendant leurs vacances, raconte Eric Pineau. Ils étaient très contents et moi aussi ! ».
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Des conditions météo qui malmènent les récoltes

Les récoltes de cultures de printemps sont fortement perturbées par la pluviométrie. Reportage à La Séguinière où les…

Damien Robert, associé du Gaec LG bio au Tremblay. L'exploitation développe un système basé sur l'herbe, en pâturage, en foin et en affouragement en vert.
Leurs démarches vers l'autonomie
Le Gaec LG Bio, au Tremblay, cherche à concilier autonomie alimentaire de l'élevage et efficacité laitière. La grande majorité de…
Le site de l'Abeille 2, à Mazières-en-Mauges.
La main tendue de LSDH
aux producteurs Lactalis
Dans un communiqué daté du 11 octobre, la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel (LSDH) a annoncé une "main tendue" aux familles de…
Michel Barnier et Annie Genevard ont visité le Sommet de l'élevage le 4 octobre 2024
Premières annonces du Gouvernement Barnier
Le Premier ministre, Michel Barnier, a arpenté le 4 octobre, les allées du 33e Sommet de l'élevage à Cournon d'Auvergne (Puy-de-…
Irrigation : en Loire-Bretagne, importante hausse de la redevance pour 2025-2030

Les membres du comité de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du conseil d'administration ont adopté, le 15 octobre, le 12e…

Thomas Godard fournit chaque année environ 250 tonnes de mâche à sa coopérative.
La mâche,c'est toute l'année !

Thomas Godard est maraîcher à Beaupréau-en-Mauges (La Poitevinière). Il produit principalement de la mâche, ainsi que du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois