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L’idée d’une huile a germé

De l’idée initiale d’éleveurs voulant produire leurs tourteaux est née une organisation collective. Elle exploite et développe l’huilerie d’Ambillou-Château.

Denis Asseray et Gilles Defois derrière la presse. Elle travaille en continu, à un rythme de 10 à 12 tr/minute et engloutit 24 t/j de colza ou 12 à 15 t/j de tournesol.
Denis Asseray et Gilles Defois derrière la presse. Elle travaille en continu, à un rythme de 10 à 12 tr/minute et engloutit 24 t/j de colza ou 12 à 15 t/j de tournesol.
© AA

Aujourd’hui, il fédère aussi bien des producteurs de grains que des utilisateurs de tourteaux. Au départ, le projet s’est dessiné à l’initiative d’éleveurs voulant gagner en autonomie protéique. L’huilerie fait suite au système de presse mobile qui a fonctionné sur le département à partir de 2003, pour résoudre les contraintes logistiques liées à ce dernier. Le président de la Cuma H2L, Denis Asseray, précise bien : “Il est question de plus grande autonomie. L’indépendance totale n’est pas possible avec nos tourteaux. Ils sont trop riches. Les éleveurs doivent incorporer d’autres concentrés dans leurs rations.” Mais le gain est indéniable, “le tourteau que nous produisons a une valeur supérieure de 30 6/t à celui du commerce”, estime Gilles Defois, président de la SAS Soleil de Loire qui commercialise les produits issus de la trituration. Le meilleur argument : “nous ne produisons pas assez de tourteaux pour satisfaire la demande.”

L’unité implantée à Ambillou-Château s’est construite en partenariat avec la Communauté de communes de Gennes (propriétaire du terrain et des murs). “Elle est bien placée, à la fois par rapport à la production des graines et aux utilisateurs de tourteaux, le long d’une quatre voies… l’huilerie est accessible à l’ensemble du département”, expliquent les deux présidents. Depuis juin 2010, la presse travaille jour et nuit, plus de 300 j/an pour une production annuelle d’huile de l’ordre de 2 100 t et 3 200 t de tourteaux.

“Nous travaillons du colza, du tournesol et du tournesol oléique.” 50 % des volumes sont apportés par les associés (75 exploitations dans un rayon de 40 km), l’autre moitié est achetée par la SAS, “dans une zone de 120 km autour du site”, précise Gilles Defois.

 

Valoriser la qualité

Dans un souci de sécurisation des approvisionnements, “l’objectif est d’avoir plus d’adhérents pour réduire les achats de graines à 20 % du volume transformé”, car l’objectif de l’organisation est de développer une filière locale et vendre des produits de qualité, avec par exemple, une pression à froid, “qui préserve les vitamines et les omégas”, illustrent les producteurs. Reste à valoriser ces arguments, car ce qui était déjà vrai avec le tourteau, ne l’était pas avec l’huile.

Jusqu’ici, la SAS avait très majoritairement eu les biocarburants pour débouché, puis l’alimentation animale depuis le déclin du précédent marché. Or, et ce sans parler de l’argument de proximité, les fabricants d’aliments pour animaux “ne font pas de distinction entre l’huile obtenue à chaud avec adjuvants et celle-ci”. Depuis l’an dernier, les agriculteurs travaillent donc à mieux valoriser leur huile en s’intéressant au marché de l’alimentation humaine. En collaboration avec l’huilerie saumuroise Croix verte (marque La Tourangelle), ils ont mis au point une nouvelle gamme basée sur un mélange colza, tournesols et lin : La Quotidienne, destinée aux grandes surfaces.

Les projets
se pressent

Si l’essai est concluant, les producteurs prévoient déjà d’autres développements. Peut-être une presse en plus pour travailler les deux graines en continu afin de mieux répondre aux besoins des utilisateurs de tourteaux et simplifier la gestion des productions. Ou peut-être un nouvel atelier sur le site. Denis Asseray explique : “Entre nous et la Croix verte, il ne manque que le raffinage.” Les producteurs de l’huile locale étudient la possibilité de faire eux-mêmes ce processus qui consiste à ôter le goût de chou de l’huile brute et qu’actuellement, ils sous-traitent.

 

Ronan Lombard

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