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Loup
L'OFB explique sa démarche de recherche d'indices

Accusée par certains de chercher à dissimuler la présence du loup sur le territoire départemental, les responsables de l'OFB ont réalisé un point presse le 13 décembre pour expliquer leurs méthodes d'investigation.

A l'issue de ce point presse, pas d'annonce nouvelle : la présence du loup dans le Maine-et-Loire n'est toujours pas attestée de manière certaine, même si les derniers rapports d'expertise réalisés début décembre sur plusieurs cas suspicieux à la Renaudière et à la Romagne ne l'excluent pas. "Ca veut dire qu'il y a des relevés d'indices où on a des doutes, mais où on ne sait pas l'attester de manière certaine" explique Frédéric Rozet, le chef de service départemental de l'OFB 49. Parmi les indices qui ont interpelé les agents, le fait de retrouver des cadavres de brebis avec la cage thoracique ouverte. "C'est un élément nouveau" confirme Régis Gallais, le référent réseau loup à l'OFB Pays de la Loire. "Malheureusement, ça peut tout aussi bien être du chien, poursuit-il. Un certain nombre de races de chiens sont en mesure de faire exactement les mêmes dégâts que le loup en terme de mortalité ou de consommation."

Une vingtaine de critères

Les agents de l'OFB sont "formés pour aller recueillir des éléments factuels" et sont aidés dans leur diagnostic par "une grille de décision". Parmi ces critères, une vingtaine au total, les plus significatifs sont la taille des perforations, leur nombre, leur localisation, le fait que la trachée soit impactée ou non, ou encore le niveau de consommation. "Le loup va aller chercher les zones vitales, rappelle Régis Gallais. Sur du mouton, le travail de l'agent va consister à lever la peau du cou parce que parfois, les perforations sont masquées par la laine". Bien évidemment, des preuves comme des pièges photos ou encore le fait de pouvoir récupérer du matériel génétique, "poils ou fèces" pour analyse ADN, sont irréfutables. Encore faut-il en disposer. L'OFB, en revanche, ne procède pas à des analyses ADN directement sur les cadavres des proies, le risque de mélanges avec de l'ADN d'autres charognards étant trop important. "On est dans une démarche clairement scientifique" soulignent les agents de l'OFB. Et à la fin, "soit on est capable d'affirmer de manière certaine que c'est du loup, soit que ça n'en est pas. Soit on est dans cette zone grise où sa présence n'est pas exclue mais où on ne sait pas l'affirmer de manière certaine". "En somme, on est un peu dans un mode d'enquête ou globalement on ne va pas désigner le coupable si on n'est pas capable de l'identifier. Un présumé coupable n'est pas toujours coupable" résume Régis Gallais.

Quant à l'affaire de la dent, prélevée sur un cadavre de "grand canidé" en 2021 dans les Mauges, et récemment analysée en Belgique comme étant une dent de loup (lire notre édition du 13 décembre), les autorités qui ont diligenté leur propre analyse ADN (dont les résultats ne sont toujours pas connus à ce jour), buttent sur un point : "l'origine de cette dent, personne n'ayant jugé utile de conserver le crane. [...] Et rien ne nous permet d'attester que le prélèvement a été fait dans le Maine-et-Loire".

Scène de crime

Les autorités souhaitaient surtout à ce stade faire passer un message : "à toutes les personnes qui découvriraient des traces de prédation, ayez le réflexe de contacter l'OFB. Cela fait partie des ses missions que d'intervenir rapidement" affirme la directrice de cabinet du Préfet, Nathalie Gimonet. Une fiche réflexe a été mise au point pour rappeler les contacts et les démarches à suivre. "Il est important que nous intervenions sur une scène non polluée, que les cadavres n'aient pas été déplacés" ajoutent par ailleurs les agents de l'OFB. Et en la matière, le temps joue contre la vérité, le risque de surconsommation par les charognards étant élevé.

Pas de lien en présence et indemnisation

En revanche les autorités réfutent toute tentative de retarder l'annonce de la présence du loup. "Son arrivée parait assez inéluctable" confesse même le directeur de la DDT Pierre-Julien Eymard. "Nous avons au contraire pris les devants en classant le département en cercle 3" du plan loup (lire notre édition de la semaine précédente) "Nous sommes le seul département de la région à l'avoir fait". Quant aux éventuelles indemnisations susceptibles d'être attribuées aux éleveurs victimes du prédateur, pas de lien direct, selon la DDT, avec la présence avérée du loup sur le territoire départemental. Ainsi, un dossier sur lequel l'OFB indiquerait "présence du loup non exclue" pourrait prétendre à une indemnisation. "Le parti pris de l'Etat sur le volet indemnisation a été qu'à partir du moment où on est incapable de statuer sur l'une ou l'autre des espèces, le bénéfice va à l'éleveur." confirme Régis Gallais.

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