Mâche
Mâche : dans l’attente d’une meilleure campagne
L'aop (Association d'organisations de producteurs) Pays de la Loire en assemblée.
Les ventes de mâche continuent sur leur lancée, progressant chaque année d’environ 7 % en volume depuis quinze ans, ont rappelé les membres de l’AOP mâche Pays de la Loire, réunis en assemblée annuelle, le 17 novembre à La Planche (44). En 2010-2011, 31 329 tonnes ont été vendues, contre 29 127 tonnes sur la campagne 2009-2010. Mais l’année a été compliquée par le climat : “L’automne très froid a perturbé fortement les calendriers de production et généré des périodes de déséquilibres entre offre et demande”, souligne l’AOP. La production s’est bien déroulée globalement, mais les cours ont eu du mal à se maintenir. Par rapport à 2010, “où il y avait eu les bons volumes au bon moment”, les producteurs perdent en moyenne 20 % de leur chiffre d’affaires. Tous les producteurs espèrent un meilleur hiver et une meilleure campagne que la précédente.
Vendue, mais à des prix trop bas
Dans l’année, toute la mâche est partie, mais à des prix trop bas. “Il nous faut un prix à 1,50 € pour couvrir nos charges, et on a été régulièrement, en moyenne, au-dessous de 1 € (en dehors des contrats), ce qui paye seulement les charges directes”, explique Louis Douineau, président de l’AOP.
La moitié de la mâche des Pays de la Loire est exportée, surtout vers l’Allemagne (58 % des volumes exportés). Or, la campagne qui vient de s’écouler est marquée par une stagnation, voire une légère régression de la vente de mâche en barquettes, surtout pour l’exportation vers l’Allemagne. Le phénomène est visible depuis plusieurs années. L’Allemagne privilégie aujourd’hui des importations de volumes en vrac. “La mâche est alors emballée sur place, là-bas”, explique Louis Douineau, président de l’AOP.
Difficultés sur l’export vers l’Allemagne
Deux raisons à cette tendance : d’une part, l’Allemagne produit de la mâche, et d’autre part, elle dispose aussi d’équipements d’embarquettage. “Mais elle achète de plus en plus en vrac à l’Italie aussi”, qui est déjà, depuis plusieurs années, un vrai concurrent pour les maraîchers des Pays de la Loire. “On a de la concurrence italienne sur la période hivernale. Il y a en particulier une zone de production qui se trouve au sud de Naples. Les Italiens ont d’abord développé pour leur propre marché, mais maintenant, quand ils ont des excédents, ils sont présents sur les marchés”.
Les marchés export de la 4e gamme, en direction de l’Espagne et de la Grande-
Bretagne, et dans une moindre mesure vers les pays scandinaves, ont montré, eux, tout au long de l’année, davantage de vitalité.
Guillaume de Werbier
et Soizick Héloury
Repères
L’association Mâche Pays de la Loire regroupe huit organisations de producteurs, soit 150 producteurs. Sept organisations se situent en Loire-Atlantique, première zone de production en France et une (Fleuron d’Anjou) en Maine-et-Loire. 1er marché à l’export : l’Allemagne, 2e, l’Espagne, 3e la Grande-Bretagne, 4e, les Pays-Bas.