Santé
Mal de dos : des entreprises innovent pour réduire la pénibilité du travail
Le dos des salariés est parfois mis à rude épreuve. La MSA accompagne les entreprises dans la prévention des maladies.
À La Possonnière, on mécanise pour épargner le dos. “On mécanise autant que l’on peut. Nous préférons avoir des techniciens de la plante plutôt que des manutentionnaires”, ré-sume Claire Alix-Barrault, responsable de l’entreprise horticole Barrault. Pour produire 12 millions de végétaux par an, ce spécialiste de la plante vivace emploie 87 permanents et des saisonniers. Plusieurs investissements ont permis d’améliorer les conditions de travail : un robot placeur pour mettre en place les barquettes, un outil pour distancer les pots sans se baisser. Les allées ont été enrobées pour diminuer les vibrations, autant préjudiciables aux hommes qu’aux plantes. Pour faciliter le chargement des rolls, un ascenseur fait descendre le roll dans le sol, plaçant l’étagère à remplir à la bonne hauteur pour le salarié. “Le mot confort n’est pas tabou dans l’entreprise, au contraire, souligne Claire Alix-Barrault. On sait que si les salariés prennent du plaisir à effectuer leur travail, ils seront plus productifs”. Avant chaque nouvel investissement, les salariés participent au choix des matériels. Ils doivent aussi se former, notamment pour l’utilisation des robots. Une politique qui donne des résultats : “On ne relève aucune maladie professionnelle en lien avec le dos dans cette entreprise depuis dix ans, quand la moyenne du secteur végétal est de 7,2 %. Le taux d’accidents du travail liés au dos est plus faible qu’ailleurs, et il n’y a pas d’inaptitudes”, note Jocelyne Rabjeau, médecin du travail à la MSA.
À Roussay, on s’échauffe avant de travailler. “J’étais réveillée la nuit par des douleurs, auparavant. Cela va beaucoup mieux maintenant”. Annie Maudet, employée de l’entreprise Grimaud Frères, est inséminatrice sur des canes. Un métier physique et stressant, qui sollicite sans cesse le dos, les mains, les épaules. Désormais, avant de se mettre au travail, à l’entreprise ou chez les éleveurs, l’inséminatrice procède à une séance d’échauffements. Cette séance entre dans le cadre plus large d’un plan de prévention santé. Commencé avec quelques équipes, il va s’étendre à l’ensemble de l’entreprise. Grimaud Frères s’est adjoint les services d’une société spécialisée, RH Médiation. “Le suivi s’est déroulé sur plusieurs mois, explique Martine Imbert, responsable sécurité de l’entreprise. Des séances individuelles de shiatsu et des séances collectives de kiné ont été proposées aux salariés. Une observation et une analyse de chaque poste de travail ont été effectuées, nous avons échangé leur possible aménagement”. “Les échauffements permettent de préparer le corps au gestes de travail”, complète Linda Hérault, masseur-kinésithérapeute. “Nous expliquons aux salariés le fonctionnement du corps, nous leur apprenons aussi à effectuer des points de DO-IN, c’est-à-dire un auto-massage.” Cette démarche originale, qui a pu surprendre ou faire sourire au départ, est à présent devenue une habitude. “L’échauffement est inclus dans le temps de travail et on l’effectue machinalement aujour-d’hui avant de prendre le poste”, précise Annie Maudet.