Maraîchage : malgré la crise, les entreprises tiennent bon
Les maraîchers du département sont impactés par la pandémie. Mais les exploitations s’adaptent, innovent, et travaillent d’arrache pied pour assurer leur pérennité. Le “consommer français” est toujours plus d’actualité.
Les maraîchers du département sont impactés par la pandémie. Mais les exploitations s’adaptent, innovent, et travaillent d’arrache pied pour assurer leur pérennité. Le “consommer français” est toujours plus d’actualité.
Nous l’avions quitté il y a trois semaines, en entrée de crise, inquiet. Christophe Thibault, le président de Fleuron d’Anjou, l’est toujours, inquiet. L’activité horticole est « dans la tourmente », et si certaines mesures commencent à arriver, la situation reste très compliquée. En revanche, l’activité maraîchère « continue correctement », avec même certaines embellies, comme sur l’asperge qui est sortie de l’état de crise conjoncturelle. « Les campagnes de communication commencent à porter leurs fruits, et les GMS semblent écouler plus de local », témoigne Christophe Thibault.
Une légère amélioration pour certains produits
Pour les asperges, le confinement a été très difficile. « Avant la crise, le marché était porteur. Ensuite, le marché a vacillé et les ventes ont progressivement chuté », détaille Frédéric Poupard, exploitant agricole et propriétaire de L’angevine, exploitation de 110 ha en agriculture biologique à Longué-Jumelles. Maintenant, « le marché se réassénit, notamment grâce à un ralentissement de la production », témoigne l’agriculteur. Pâques approchant, tout l’enjeu sera dans le maintien, ou non, de la consommation de ce produit phare par les consommateurs. à Fleuron d’Anjou, l’activité export se porte bien. Certains légumes présentent même de très bonnes ventes.
Mais certaines filières en difficultés
Cependant, certaines filières restent à la peine. A Fleuron d’Anjou, la mâche peine à tirer son épingle du jeu du confinement. L’arrêt de la restauration hors domicile n’a pas été compensé par un regain de consommation dans les supermarchés. « On est obligé de jeter une partie de la production », déplore Chritophe Thibault. L’échalion, majoritairement à destination de la restauration hors domicile, est également en difficulté sur les marchés. A La Rosée des Champs, la situation reste très compliquée. Cette coopérative, basée à Doué-la-Fontaine, réalise
90 % de son chiffre d’affaires en produits transformés dits de 4ème gamme, à destination de la restauration hors domicile. Si la fermeture des écoles, restaurants et autres sandwicheries impacte considérablement la coopérative, celle-ci met tout en œuvre pour continuer à fournir la restauration hospitalière. Mais subit une baisse d’activité de près de 75 %.
Le flou persiste
Le flou entoure encore la plupart des productions. « On vit au jour le jour la situation, on s’adapte. J’ai freiné ma production de fraises en enlevant le voile de forçage », témoigne Frédéric Poupard. Le manque de visibilité sur la sortie de crise ne permet pas aux entreprises de s’adapter. à La Rosée des Champs, on continue de planter des salades, pour
« être prêts » lorsque la restauration collective et commerciale reprendra. Si les établissements scolaires ont peu de chances de réouvrir rapidement, quid de la restauration commerciale ? « C’est toute la question. On envisage des scénarios de sortie de crise, mais nous sommes dans le flou », témoigne Francis Bailly, le directeur. Cependant, le directeur de La Rosée des Champs se veut rassurant : « notre entreprise, de par les précédentes années, présente des bases saines et est solide. Cela nous permettra de traverser cette crise, bien qu’elle nous impacte durement ».
Malgré cette crise, les différentes coopératives et exploitations maraîchères se démènent pour assurer la pérennité des entreprises. « Un travail sans relâche, nuit et jour », témoigne Francis Bailly. En témoigne la sortie de crise conjoncturelle de l’asperge, le fruit d’un travail de longue haleine.