Mobilisation nationale du 3 septembre : des engagements pris
Pour la FNSEA et Jeunes agriculteurs mobilisés le 3 septembre, il ne s’agissait pas de demander à nouveau des aides mais d’inciter les pouvoirs publics à prendre les mesures conjoncturelles et structurelles nécessaires pour permettre à l’agriculture française de rester compétitive face à ses voisins européens.
Pour la FNSEA et Jeunes agriculteurs mobilisés le 3 septembre, il ne s’agissait pas de demander à nouveaux des aides mais d’inciter les pouvoirs publics à prendre les mesures conjoncturelles et structurelles nécessaires pour permettre à l’agriculture française de rester compétitive face à ses voisins européens.
Pour Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA49 et FRSEA Pays-de-la-Loire, à la tête de la délégation ligérienne : « l’Etat a une grande part de responsabilité : la question du manque de compétitivité de l’agriculture et de l’agroalimentaire dépend des choix de l’Etat en matière de coût du travail (plus élevé en France), de normes excessives... la France est la championne d’Europe de la sur-transposition des règles européennes » .
Aux députés : « soyez à nos côtés »
Pour la FNSEA et JA, des lois sont nécessaires par exemple en matière de simplification ou pour permettre aux agriculteurs de se regrouper pour construire des bâtiments. Une soixantaine de députés étaient présents à l’extérieur (une trentaine de Républicains, une vingtaine de socialistes et quelques députés d’EELV) pour afficher leur soutien et dialoguer avec les agriculteurs. Emmenés par Xavier Beulin et Thomas Diemer, président de JA, la délégation est venue rencontrer le président de l’Assemblée pour demander un changement de méthode de travail en évitant notamment les excès de zèle français dans l’élaboration de nouvelles normes.
« On ne demande pas un retour vingt ans en arrière au niveau environnemental », a expliqué Michel Dauton, président de la FDSEA de la Sarthe, à la sortie du rendez-vous. La demande principale était surtout de faire en sorte « qu’avant toute nouvelle norme, il y ait une estimation en matière de coût social, et une approche au niveau de la faisabilité dans la pratique de notre métier ».
Le Gouvernement renforce le plan de soutien
Une délégation s’est ensuite rendue à Matignon où les agriculteurs ont discuté pendant près de deux heures avec le Premier ministre Manuel Valls, en présence de Stéphane Le Foll. « Je veux dire au monde paysan que la France ne lâchera pas ses agriculteurs. Désespoir, humiliation, colère, nous les entendons. Nous y répondons. C’était l’objectif du plan de soutien de juillet. C’est l’objectif des mesures complémentaires que nous venons de prendre », a annoncé à l’issue de la rencontre le Premier ministre.
Un soutien qui entend se traduire dans les faits :
- par un renforcement du plan de soutien à l'élevage, à travers l'augmentation des crédits d’urgence annoncés en juillet : les prises en charge des intérêts d’emprunt atteignent à présent 100 millions d’euros pour 2015 et les prises en charges des cotisations sociales sont élevées à 50 millions d’euros ;
- pour permettre la restructuration de la dette des éleveurs : une année blanche (report total des annuités de 2015) sera proposée, et le Fonds d’allègement des charges (FAC) sera augmenté ;
- pour faire baisser les charges des agriculteurs : la cotisation minimum maladie sera alignée sur le régime des indépendants, soit « dès cette année, une baisse de près de 500 euros » pour les petites exploitations, a souligné le Premier ministre, ajoutant par ailleurs, qu’« un chantier sera ouvert pour que la fiscalité agricole prenne mieux en compte la volatilité des prix agricoles ».
Au-delà de ces mesures d’urgence, le Gouvernement prévoit de faire passer les soutiens publics à l’investissement à 350 millions d’euros par an pendant trois ans, en partie via les régions qui gèrent à présent le deuxième pilier de la PAC. « Chaque année, un milliard d’euros permettra de soutenir l’investissement dans les exploitations », a précisé Manuel Valls qui n’a pas manqué de souligner, en référence au montant demandé par Xavier Beulin, que « ce sont donc au total trois milliards d’euros en trois ans qui pourront être investis dans l’agriculture et l’élevage français ».