« Montrer que nous sommes encore là »
Quatre éleveurs de jersiaises de Maine-et-Loire participeront au Concours général agricole, lundi 29 février* à Paris. Parmi eux, Philippe Bourgeau, de Juvardeil.
Ils ont hésité à amener des animaux à Paris, tant la crise qui touche la production laitière est profonde, entamant les trésoreries et le moral des agriculteurs. Les éleveurs de jersiaises de Maine-et-Loire ont finalement décidé de se rendre au concours général, avec leurs vaches. Ils sont quatre à faire le déplacement : l’élevage Gaborit de Maulévrier, l’EARL du Mortier (Christine et Philippe Gremaud) de Varennes-sur-Loire, le Gaec de la Moisandière (Philippe Bourgeau) de Juvardeil et le Gaec du Pâtis Candé (Sébastien Ferrard et Jean-Laurent Jubin) de Saint-Georges-sur-Loire, qui présente une vache suppléante, un élevage de l’Est de la France s’étant retiré du concours en raison de la conjoncture. Avec deux autres éleveurs français, les Angevins seront les principaux représentants de la race à Paris.
Un prêt pour étaler la dette
Philippe Bourgeau, un des pionniers de la jersiaise dans le Maine-et-Loire, habitué du Concours général agricole depuis une vingtaine d’années, se dit cette fois « pas motivé ». Il monte à Paris avec la seule envie de retrouver la grande famille de la jersiaise et de « montrer au grand public et aux hommes politiques qu’on est encore là, et qu’on espère être là à nouveau l’an prochain ». Car sur le terrain, les difficultés s’accroissent. L’automne dernier, l’agriculteur a dû aller voir son banquier pour contracter un prêt sur 5 ans, afin d’« étaler la dette ». Sur le Gaec, la baisse du prix du lait a creusé un déficit de 25 000 euros. Alors, au Salon de l’agriculture, Philippe Bourgeau voudrait « essayer d’expliquer aux Parisiens ce que l’on vit ». Des visiteurs qui pourront rencontrer les éleveurs autour des six animaux présents, mais aussi sur un stand de produits laitiers à base de lait de jersiaise.