Aller au contenu principal

Dephy
Multiplier les leviers pour réduire les phytos

Lors du colloque Dephy Grandes cultures-polyculture élevage, mardi 7 décembre, à Angers, Eric de Beaudrap a témoigné sur ses changements de pratiques pour réduire l’usagedes produits phytosanitaires. Depuis 2018, il n’utilise plus de glyphosate.

Eric de Beaudrap élève 70 vaches laitières en Mayenne. Il a réduit de moitié son usage de produits phytosanitaires depuis qu’il a rejoint un groupe Dephy.
© AA

Cela fait 10 ans qu’Eric de Beaudrap est entré dans un groupe Dephy. Sur son exploitation au Pas en Mayenne, il élève 70 vaches laitières. Cet atelier est complété par une diversification “viande” avec des taurillons et des porcs à l’engraissement. Sur les 140 hectares du Gaec Barada, seule une partie des céréales produites est destinée à la vente.

Deux fois moins de phytos« Depuis que je suis entré dans le groupe, j’ai réduit de moitié mon utilisation de phytos », explique l’agriculteur lors du colloque Dephy. L’IFT* du Gaec est passé de 3,66 en 2010 à 1,78 en 2020. Sa rotation est simple : couvert gélif ou dérobée/maïs ensilage/blé tendre. Pour réduire son usage de produits phytosanitaires, il a actionné plusieurs leviers.En préventif pour déstocker des graines d’adventices, il a augmenté et repositionné ses faux semis. Avant, ils étaient réalisés après la moisson. « J’ai arrêté les passages en août pour privilégier des faux semis de printemps et d’automne. » En complément, la date de semis est décalée pour réaliser les différents passages. « Le repositionnement du faux semis m’a permis d’en améliorer l’efficacité sur la flore présente dans mon système de cultures. » En complément, Eric de Beaudrap passe également systématiquement la herse étrille avant la levée du maïs. Autre point d’amélioration : le changement de variété en blé. Cela lui a permis de faire l’impasse du régulateur de croissance et de réduire les doses en fongicides. En 2012, quand il a appris que le glyphosate allait être interdit, l’agriculteur a pris les devants et décidé de ne plus l’utiliser en systématique pour la destruction de ses couverts. « Le glyphosate, c’était la sécurité. J’en mettais 3 l/ha pour détruire mes couverts. » à partir de 2012, il privilégie la destruction mécanique. « Je n’utilisais le glyphosate que pour me débarrasser des vivaces ». Depuis 2018, le désherbant a été banni de sa ferme. « Il a fallu, au départ, changer de regard. Tolérer une certaine présence d’adventices... »

Mise en place de couverts gélifsPour arrêter le glyphosate, il a opté pour des couverts gélifs. Le mélange ? De l’avoine brésilienne, de la moutarde, du radis fourrager et de la phacélie. « La phacélie, c’est pour mon côté apiculteur amateur », sourit l’agriculteur. Si le couvert n’est pas gelé, il le broie en mars pour incorporer la biomasse. « Sinon, après le gel, je travaille le sol au covercrop. » Autre moyen déployé : l’implantation de dérobées. « Derrière un blé, avant un maïs, je sème un mélange seigle avec du trèfle incarnat. J’ai choisi le seigle parce qu’il est facile à éliminer. Le dérobé va créer de la biomasse évitant l’invasion d’adventices. » Fin avril ou début mai, le mélange est récolté en ensilage. « Après, en général, je passe un coup de déchaumeur avant d’implanter du maïs. Ou si besoin, je laboure. » Pour maîtriser la propagation des adventices, fin juin, l’éleveur passe aussi le broyeur sur les talus autour de ses maïs et de son blé. Certes, ces nouvelles pratiques lui prennent plus de temps. Mais « chaque produit qui n’est pas épandu, améliore la vie du sol. » Changer ses pratiques lui permet de limiter son exposition aux produits phytosanitaires. « J’ai l’esprit plus tranquille. »* Indice de fréquence de traitement : nombre de doses de référence appliqués par an pour une surface donnée.

 


17 nouveaux groupes Dephy en Pays de la Loire

Le réseau Dephy est renouvelé pour 2022-2026. Dans le Maine-et-Loire, 17 groupes d’agriculteurs vont travailler à la réduction de l’usage des produits phytosanitaires. « Cela représente 200 agriculteurs », précise Laure Péron, animatrice Écophyto Dephy - 30 000. 14 groupes existent déjà et 3 nouveaux groupes vont démarrer à partir de janvier 2022. Dans ces nouveaux groupes, un est consacré à la production arboricole et les 2 autres sont en grandes cultures polyculture élevage. Les thèmes abordés ? L’agriculture de conservation des sols ; l’amélioration de la biodiversité ; allongement de la rotation et la diversification des cultures ; l’introduction de l’arbre et des haies ; la recherche de technologies innovantes ; l’optimisation du partage de connaissances...

Si vous souhaitez rejoindre un de ces groupes, il n’est pas trop tard.Contact : Laure Péron, laure.peron@pl.chambagri.fr.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

FDSEA et JA en tête dans le Maine-et-Loire

Le dépouillement du scrutin des élections Chambre d'agriculture qui s'est clôturé le 31 janvier 2025 avait lieu ce jeudi 6…

JA et FDSEA l'emportent dans le Maine-et-Loire

A l'issue du dépouillement des votes à la Préfecture de Maine-et-Loire le 6 février dernier, le Préfet a proclamé les…

Anthony Germond, trésorier de la Cuma Biolys ; Alexis Leroy, salarié, et Jérémy Boutin, devant le matériel de la Cuma, l'automoteur d'épandage Holmer et la tonne.
Une organisation collectivepour l'épandage de digestat
À Bellevigne en Layon (Faveraye Machelles), la Cuma Biolys gère l'épandage de digestat de deux unités de méthanisation, fédérant…
Un mois avant le concours, Roosevelt est isolé du troupeau, dans un box paillé généreusement pour le préserver des blessures et salissures.
Roosevelt monte à Paris

Roosevelt, le taureau de Thierry Hamard est sélectionné pour le concours de la race charolaise au Salon de l'agriculture à…

Yves Maho, Sophie Ammann et Bixintxo Aphaule, cidriculteurs dans le Morbihan, la Sarthe et les Pyrénées Atlantiques.
Cidriculteur, un métier encore trop méconnu
Tout comme la bière, le cidre a désormais sa place au Salon des vins de Loire, signe d'un décloisonnement entre les boissons. Une…
Elections Chambre d'agriculture 2025

Que faire si vous avez perdu ou n'avez pas reçu votre matériel de vote ?

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois