Néonicotinoïdes: l'Anses recommande de réduire « au maximum » l'usage du thiaclopride
Dans un rapport sur les effets des néonicotinoïdes sur la santé humaine paru le 5 mars, l'Anses recommande de réduire « au maximum (les) usages » du thiaclopride dès 2018, un néonicotinoïde de plus en plus utilisé. La loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l'interdiction des néonicotinoïdes en France à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles au cas par cas jusqu'au 1er juillet 2020. Dans ce rapport, l'Anses indique que « concernant l'impact des néonicotinoïdes sur la santé humaine, l'expertise réalisée (...) ne met pas en évidence d'effet nocif, pour des usages respectant les conditions d'emploi fixées par les autorisations de mise sur le marché ». Dans le cas précis du thiaclopride, « compte tenu de ses caractéristiques de danger, de l'accroissement important de son utilisation constatée au cours de la période 2010-2015, et des incertitudes liées aux expositions cumulées avec d'autres produits phytopharmaceutiques ou biocides présentant des caractéristiques de danger similaires, l'Anses recommande de réduire au maximum les usages pour les produits à base de cette substance dès 2018 ».
L'Anses évalue les alternatives à certains usages
L’Anses a évalué dans un second rapport d’étape, certaines alternatives aux néonicotinoïdes. Dans ce rapport d'étape, publié avant le rapport final attendu au second trimestre 2018, « les alternatives aux usages (des néonicotinoïdes) sur vigne, betterave industrielle et fourragère, céréales à paille, maïs et laitue ont été identifiées et des indicateurs de risques leur ont été appliqués », selon le communiqué.
Ces éléments seront intégrés dans un rapport final qui concernera l’ensemble des usages phytopharmaceutiques des néonicotinoïdes. La démarche de l’Anses a « permis d’identifier et d’évaluer des méthodes de lutte (chimiques ou agronomiques) susceptibles de représenter une alternative à l’utilisation des néonicotinoïdes dès 2018, précise le communiqué. L’analyse présente également des indicateurs de risque qui permettent une comparaison des substances entre elles, qu’il s’agisse des risques pour l’Homme, pour l’environnement, ainsi que pour les organismes du sol, les organismes aquatiques, les oiseaux, les mammifères ou les pollinisateurs. »