MAGAZINE - viande bovine
Nouvel envol pour l’Éleveur et l’oiseau
Lancée en 2001, la marque l’Éleveur et l’oiseau avait été distribuée localement dans les Basses vallées, mais l’initiative avait achoppé sur la partie commerciale. Quelques années après, elle est relancée.
La marque l’Éleveur et de l’oiseau - le bœuf des vallées, est née d’une initiative unique. Dans les Basses Vallées angevines et en Vallée de la Loire, classées Natura 2000, les producteurs de viande bovine participent, par leurs pratiques agricoles (fauche sympa, fauche tardive…) à la protection de l’animal en voie de disparition, le râle des genêts, et au maintien de la biodiversité. Les éleveurs ont créé au début des années 2000 une marque pour mettre en valeur leur production auprès des habitants et défendre leur savoir-faire. De 2004 à 2006, la viande a été commercialisée dans un supermarché de Tiercé, mais les éleveurs ont rencontré des
difficultés parce qu’ils devaient assurer, eux-mêmes, la partie commerciale. « Chacun son métier », reconnaît aujourd’hui Luc Chevreux, un des éleveurs impliqués dans la démarche, aux côtés de Pascal Poulard, de Briollay, président de l’association des éleveurs des Basses Vallées.
Mais il n’ont pas voulu en rester là. Appuyés par la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire, ils relancent aujourd’hui la marque en s’entourant de partenaires motivés. Les animaux sont sélectionnés par un intermédiaire local, Régis Martineau. Ils sont ensuite confiés, pour l’abattage et le désossage, à la société Vendée Loire Viandes, à Challans, en Vendée. Cette structure de taille modeste est spécialisée dans les produits de niche comme la viande des éleveurs du Parc naturel de Brière, avec lesquels les Angevins sont en contact.
Ambition : dix animaux la semaine
« Pour l’instant, on tue trois à quatre animaux par semaine, explique Pierre Forget, de l’entreprise VLV. L’ambition est d’atteindre rapidement, d’ici six mois ou un an, un nombre de 10 animaux la semaine, afin de disposer d’un volume d’affaires suffisant pour valoriser au mieux les différents morceaux de viande. Nous visons les GMS, mais aussi la restauration collective. » Pour l’heure, deux supermarchés sont impliqués : le Vivéco de Cheffes-sur-Sarthe et le Leclerc de Saint-Jean-de-Linières. Dans ce dernier magasin, l’intégralité de la viande de bœuf en libre-service est vendue sous la marque l’Éleveur et l’oiseau, au même prix que la viande de qualité bouchère auparavant commercialisée dans le rayon. Et pour l’éleveur, la plus-value réalisée est de 20 à 30 centimes d’euros du kilo de carcasse.
Un noyau d’une quinzaine d’agriculteurs fournit pour l’instant cette filière et un fort potentiel existe : 150 éleveurs, dans les Basses Vallées et la
Vallée de la Loire, de La Varenne à Montsoreau, ont signé des MAET (Mesures agro-environnementales territorialisées).
S.H.