FDGDON 49
Nuisibles : la force du collectif
La fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON49) a tenu son assemblée générale mardi 16 avril à Brissac-Loire-Aubance. L'action des bénévoles reste essentielle sur le territoire.
"Nous sommes à la mi-avril et l'arrêté 2024 pour réguler les choucas des tours n'est toujours pas signé par le préfet. Il serait temps", déclare Raymond Vincent, président de la FDGDON49, lors de l'assemblée générale, ce mardi, à Brissac-Loire-Aubance (Saulgé-l'hôpital). Cet arrêté dérogeant au statut de protection de ce corvidé a été délivré sur 30 communes du nord-ouest du département en 2022 et 2023, suite aux dégâts occasionnés dans les champs mais aussi dans les habitations. Pour exemple, à Candé l'an passé, "220 nids de choucas ont été recensés mais seulement 36 oiseaux ont été tués". "On est loin de la régulation", déplore le responsable local. "Certes faire une déclaration à chaque dégât prend du temps et je comprends que certains en soient lassés, admet Raymond Vincent. Mais je vous incite néanmoins à les faire cette année, à chaque fois. Peut-être qu'alors nous obtiendrons un arrêté triennal et non annuel du préfet".
Liste remise en cause
Au regard des témoignages apportés au cours de la matinée, le cas du choucas des tours semble symptomatique du traitement des espèces "nuisibles" par l'administration. "Nous passons un temps fou à nous justifier, constate Denis Laizé. Aujourd'hui, les dires d'un expert ne suffisent plus : il faut amener des preuves. C'est très lourd. Et les agriculteurs sont sous la crainte d'un déclassement d'une espèce dans la liste des Esod (1)". Sans compter les espèces non réglementées qui posent déjà problème pour la production agricole, comme le datura, selon le président de la Chambre d'agriculture. Ou encore le loup qui serait présent dans le département (2).
"Inverser le rapport de force"
Plus "optimiste", la députée de la troisième circonscription du Maine-et-Loire continue à interpeller les ministres pour "desserrer l'étau en fonction des réalités du terrain". "Il n'y pas de raison que le territoire rural ne se fasse pas entendre", affirme Anne-Laure Blin, rappelant aussi son rôle de contrôle de l'application des lois. "Dans ce domaine, j'observe des excès de zèle de la part de fonctionnaires militants qui font ainsi avancer leurs idées environnementalistes, s'insurge-t-elle. Il faudrait inverser le rapport de force avec une campagne de communication pour expliquer au grand public les dommages causés par ces espèces".
Et pourtant la régulation des espèces nuisibles est essentielle. "C'est une mission sanitaire, y compris pour la santé humaine, souligne Marie-Jo Hamard. C'est donc une mission qui n'a pas de prix". La deuxième vice-présidente du Conseil départemental du Maine-et-Loire fait ainsi référence aux actions des 3 889 bénévoles répartis dans les 126 communes adhérentes à la fédération. La collectivité accompagne la FDGDON49 dans ces actions, notamment en matière de régulation de la population de ragondins dans les cours d'eau. "Grâce aux bénévoles et à leur mobilisation sur le territoire, ce sont des millions qui sont économisés", reconnaît Raymond Vincent.
Des "partenariats forts" sont néanmoins nécessaires pour le bon fonctionnement financier de la fédération : avec les mairies, "qui devraient toutes être intéressées", comme le soutient Médérick Thomas, maire de Lys-Haut-Layon, et jusqu'au Conseil régional des Pays de la Loire. Un message "reçu" par Roland Marion, conseiller régional. Mais pour lequel la réponse reste conditionnée "à l'existence d'une structure régionale". "Il manque ce maillon pour être intégré aux dispositifs", répète-t-il à la tribune. Avec la Vendée, la fédération du Maine-et-Loire travaille actuellement le sujet.