Lait
Organisation collective et économique des producteurs
Alain Cholet administrateur de la FNPL, explique les raisons des réunions organisées sur l’avenir de la production.
La FNPL dont vous êtes administrateur, communique sur un projet d’organisation collective et économique des producteurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Alain Cholet : Après plus de 50 ans d’une Organisation commune de marché (OCM) du secteur laitier dont 30 ans de gestion administrée des volumes par les quotas, la Politique agricole commune a abandonné progressivement toute ambition de gestion des marchés. La régulation encore présente dans les discours n’a plus court dans la réalité quotidienne des agriculteurs et la volatilité des prix, provoque des crises à répétition et des aléas de revenu pour les producteurs et leur filière.
Prenant acte de cette réalité et de ses conséquences, dès le démantèlement des derniers outils de régulation encore existants en 2003 lors de la réforme de la Pac, confirmé en 2009 lors du bilan de santé, la FNPL a proposé un nouveau schéma d’organisation de la filière laitière pour pallier le désengagement des Pouvoirs publics. Ce projet est basé sur :
- Le maintien au niveau européen d’outils de régulation.
- Une interprofession forte ayant retrouvé ses prérogatives d’éclairage des marchés et d’adaptation de l’offre à la demande.
- Une organisation collective et économique des producteurs.
- Une médiation en cas de conflit entre producteurs et transformateurs.
Après avoir été très contesté par le droit européen et français de la concurrence, notre schéma a, enfin, reçu un écho favorable par les instances politiques tant françaises qu’européennes. Ainsi la Loi de modernisation de l’Agriculture (LMA) de juillet dernier donne les outils juridiques nécessaires à ce projet et les conclusions du Groupe de haut niveau européen proposent des évolutions de la réglementation européenne en ce sens.
Vous organisez 12 réunions avec les producteurs de lait. Pourquoi ?
Maintenant que nous avons un cadre législatif, nous pourrions dire : “ya plus qu’à”. La FNPL propose aux producteurs de s’organiser pour négocier collectivement face à leurs acheteurs. Seule cette volonté sans faille permettra aux producteurs de peser dans la mise en place de ce schéma. La FNPL et donc la FDL s’inscrivent dans un rôle de facilitateurs de débat, conseils, de soutiens et d’information pour préparer ce nouveau challenge. Notre message c’est “organisez-vous comme vous voulez mais organisez-vous”.
La FNPL jouera tout son rôle de défense syndical comme toujours, au sein des instances professionnelles et interprofessionnelles.
Vous ne parlez pas de contractualisation ?
La contractualisation, c’est la formalisation d’un accord entre deux parties qui se sont comprises et entendues sur un
certain nombre d’éléments. Nous proposons aux producteurs de négocier collectivement “pour être plus forts” les éléments fondamentaux d’un accord avec les transformateurs. La contractualisation n’a de sens que si, en amont, nous avons réussi la gestion de l’offre. Le contrat est un outil et la traduction d’un accord commun d’autant plus pertinent que nous aurons su travailler à l’adéquation “demande-offre” dans un cadre interprofessionnel. Le ministre veut imposer une contractualisation à marche forcée, c’est une erreur, il faut laisser du temps à la négociation collective et éviter tout dogmatisme.
Propos recueillis
par Sylvain Daury
Agenda réunions
22 novembre, à 20 h 30 à Segré (Cratéas) ;
30 novembre, de 10 h 30 à 12 h 30 à Saint-Georges-sur- Layon (salle des fêtes) ;
30 novembre, de 14 h à 16 h 30 à Valanjou (salle derrière la mairie) ;
30 novembre, à 20 h 30 à Denée (salle polyvalente) ;
2 décembre, de 10 h 30 à 12h 30 à Seiches/Loir (salle villa Cipia) ;
2 décembre, de 14 h à 16 h 30 à Bocé (salle communale) ;
2 décembre, à 20 h 30 à Jumelles (salle de loisirs, route de Brion) ;
13 décembre, de 14 h à 16 h 30 à Bécon-les-Granits (salle culturelle).