Période de levée pour l’herbe à éléphant
Le miscanthus, ou herbe à éléphant, connaît un fort développement ces dernières années. Mais qu’en est-il réellement de cette plante originaire d’Asie ?
La transition fut rapide pour Gaëtan Coutant. Cet agriculteur de Faveraye-Mâchelles a arrêté sa production laitière, afin de se tourner vers le miscanthus, en 2012.
Une culture technique
« Je voulais me dégager du temps pour être avec mes enfants, et ne plus être pieds et poings liés aux tâches quotidiennes », témoigne l’agriculteur. Installé depuis 1996, à la suite de ses parents, il possédait un troupeau de montbéliardes, produisant 330 000 litres de lait. Seul à l’origine, il a été rejoint par sa femme en 2008, afin de créer l’EARL des Capucines. « J’avais lu un article sur le miscanthus, et ça m’avait intéressé. J’ai contacté une entreprise et je me suis lancé là-dedans », témoigne Gaëtan Coutant. Au départ, 30 ha sont plantés. Maintenant, ce sont 50 ha de miscanthus giganteus qui occupent l’agriculteur, parmi ses 90 ha. Le miscanthus est une plante qui a une image positive, comme étant simple à réaliser. Cependant, l’agriculteur a découvert que la technicité était importante, et que les rendements n’étaient pas toujours présents. La plantation des rhizomes s’effectue au mois d’avril, dans « des terres fines sur les 15 premiers cm ». Chez Gaëtan Coutant, le miscanthus a été planté à 20 000 pieds/ha. Une fois en place, la culture peut rester au moins une quinzaine d’années. Peu dépendant des traitements, le miscanthus ne requiert qu’un herbicide pré-levée, et éventuellement un second traitement un an après. « Le miscanthus pousse tellement que cela étouffe les autres plantes », détaille l’agriculteur. Et pour cause, un miscanthus peut gagner 1 à 3 cm par jour, et atteindre jusqu’à 4 mètres. La levée s’étale pendant 2 mois, de fin avril à fin juin. L En ce qui concerne la fertilisation, le miscanthus n’est pas gourmand. « Pas besoin d’azote. En revanche, du phosphore et du potassium permettent de mieux tenir la culture », confie Gaëtan Coutant. Pour le moment, l’agriculteur est satisfait de la levée, ce qui laisse augurer de beaux champs dans l’avenir. Sa crainte principale concerne la chaleur. « C’est une plante qui n’aime pas la chaleur, et j’ai peur qu’avec les sécheresses de plus en plus fréquentes la plante en pâtisse sur la durée ». Réputée pour être écologique, économique et facilement réalisable, le miscanthus n’est pas une culture qui s’effectue à la légère, car l’investissement à l’implantation est lourd, et les mauvaises années se font rapidement ressentir.
Article complet dans l'Anjou Agricole du 5 juin.